Enfermé depuis quelques mois, un homme paie sa faute à la société et pour le faire, il est enfermé entre quatre murs sales, une vieille paillasse usée lui sert de lit. Une ampoule au plafond, une lumière blafarde, un évier délabré et une porte de cachot qui hurle à chaque fois qu’elle s’ouvre. Les nouveaux centres pénitenciers sont beaucoup mieux adaptés que les vieilles prisons.
Ce qu’il a fait est grave, il a tué, il a volé et la justice le punit avec les moyens qu’elle a, souvent ceux du siècle dernier. L’enfermement et la privation de liberté sont des peines lourdes, parfois inhumaines pour certains. Passer du stade d’homme libre à détenu est une punition inimaginable, passer du stade d’homme à celui de chien en cage est plus qu’inimaginable. Mais dans notre société dite civilisée, c’est le seul moyen de punir un homme qui a fauté.
La prison n’est pas et ne doit pas être un endroit de mort. Aucun détenu ne doit y risquer sa vie. Le personnel non plus n’est pas là pour subir les affres du mal, de la violence, de la brutalité et pourtant, ils sont au premier rang dans ce monde cruel. Ils risquent leur vie chaque jour sous nos regards détracteurs, contradicteurs.
La vie en prison n’est pas à associer à un hôtel 4 étoiles et les hommes enfermés ne sont pas contents, satisfaits du temps qui passe. Ce sont des hommes bancals, révoltés qui tournent en rond et qui se disent innocents et ressassent le passé, le présent et l’avenir.
L’espoir de sortir un jour les fait vivre et sans cet espoir, rien ne compte. Réinsérer est le but premier d’une prison. Toute ce bloc pénitencier d’hommes et de femmes y travaillent jour après jour comme des fourmis à qui on demande des choses impossibles. Ils ne sont pas seulement des gardes chiourmes mais des gens de valeur avec un travail souvent difficile. Ils sont les garants de notre sécurité face à certains monstres qui véhiculent des idées barbares. Un manque de moyen certain les oblige à travailler dans des conditions parfois minimums au risque de perdre la vie.
Trouver des solutions à ces enfermements remonte haut dans la société. Refaire le monde est utopique, irréel, chimérique. Le monde est ce qu’il est, inégal, violent, injuste et les hommes pris dans la tourmente deviennent des victimes eux aussi parfois sans excuses.
La société en a fait ce qu’ils sont. La violence a fait le reste. Le monde est ainsi gangréné par ces représentants qui portent sur leurs épaules l’inconscience des puissants, l’irresponsabilité de certains dirigeants et leur cupidité. L’ignorance de certains hommes engendre la folie que nous subissons.
L’enclos mal odorant, le rayon de lumière pénétrant dans l’air vicié ne satisfait personne. Un matin comme les autres, d’une froideur coutumière, solitaire, sombre. Le temps s’écoule lentement vers un avenir éloigné, peut-être improbable, incertain.
Le prix à payer est juste selon la loi des hommes.
Commentaires
Bonjour Rolande,
Avec ce texte, nous ne sommes pas loin de ce qui s'est passé en France, à Charliehebdo. Tout le monde était conscient que ces tueurs seraient tués. Je pense sincèrement qu'il n'y a pas d'autres moyens d'en terminer avec une prise d'otages sanglantes même si je pense que les frères avaient malgré tout un peu d'humanité dans leurs veines...Pris vivants, les mettre en prison. Qui aurait le courage de dire que l'on va les réinsérer. Mission impossible à moins d'un miracle. Donc, le moyen est l'éducation sous toutes ses formes de notre part mais également de ceux qui lisent et comprennent le Coran. C'est à eux à réagir, à expliquer, à convaincre les jeunes qui partent dans de mauvaises directions et qui détournent ainsi les paroles.
Amitiés Bisous
Josette
Bonjour Josette,
Ce beau texte m'a échappé je ne sais comment. Etrangement, je me suis retrouvée sur le site de Béatrice Joly .... car, plusieurs fois j'ai été une victime.
J'ai porté plainte la dernière fois car j'en avais plus qu'assez d'être l'éternel fruit que l'on presse. Je suis heureuse d'avoir osé finalement. Car là, j'ai pu constater, une fois de plus, le désarroi de ceux qui sont au prise avec les Administrations. Fort heureusement, après une longue matinée faite d'attentes et de faux espoirs, justement en ce jour de l'anniversaire de ma fille qui devait s'impatienter à une heure bien précise .... j'ai réussi à me libérer juste à temps, grâce à l'intervention d'un psy plein d'humanité pour la vieille dame que j'étais (Environ la septantaine à l'époque). Oui, il a fallu une demie journée de palabres, d'attentes incessantes pour, enfin, être "servie". Bref, je me suis retrouvée dans un Service d'Aide aux Victimes qui venait de se créer.
Nous correspondions avec des prisonniers de droit commun dans le cadre d'un mutuel "Atelier d'Ecriture".
Les textes que nous recevions étaient souvent admirables de poésie et de désir de reprendre une vie dite "normale".
Nos échanges étaient fructueux et ont été repris dans une revue qui, petit à petit s'est étoffée.
Je viens de relire certains d'entre eux et je pense, si j'en ai le temps, poser les miens sur mon blog.
Pour en savoir un peu plus, tu peux rejoindre le site de Béatrice avec qui j'ai échangé.
Pour te retrouver, il faudra que je me débrouille, mais en parcourant la page principale .... le problème semble se résoudre.
Plein de bisous bisous Rolande.
Bonjour Béatrice,
Approcher le monde des prisons n’est pas donné à tous. C’est un monde cruel, dangereux, qui a pour tâche de ramener sur le droit chemin ceux qui s’en sont écartés, un chemin désaxé de tout. Un travail dur pour ceux qui y consacrent une partie de leur temps. Je suis continuellement confrontée à cette ambiance par l’intermédiaire d’êtres qui me sont chers et je crains régulièrement pour leurs sécurités. J’ai aussi la possibilité de témoigner du travail accompli dans ce milieu et de la difficulté à vivre de ces hommes et femmes enfermés, privés de liberté qui souvent, sur un coup de colère, ont fait du mal. Je ne parle pas ici de grands criminels, ni d’assassins notoires. L’homme est un loup pour l’homme, et son principal ennemi. Sachant cela, il est difficile d’agir autrement avec eux. La loi est la loi mais il est difficile de dire si elle est toujours juste pour certain individu. Les victimes ont besoin de se raccrocher à ces peines que l’on inflige, c’est une partie du prix à payer. Le temps que l’on passe enfermer est bien une punition, pas une rédemption.
Excellent journée Beatrice.
Amicalement Josette
Bonne journée Adyne
Amitiés
Josette
Le temps s'écoule lentement, c'est le moins que l'on puisse imaginer.
Merci Josette pour ce partage intéressant.
Amitiés.
Adyne