Une vague de glycine,
flirte avec le lilas mauve,
déferle sur la grille claire
de la blanche maison
aux volets indigo.
Au loin, la rumeur des flots
enmusique l'air chaud,
la mer peu-à-peu s'approche,
se farde d'un gris précieux,
lèche les brunes roches
chevelues d'algues rousse et de
mousse velours.
L'ondée saline, mélodique,
s'abat, se précipite sur la verrière cristal
de mon jardin d'hiver,
où naissent des oranges naines,
en même temps qu'une rose arc-en-ciel !
Depuis l'âtre au repos, silencieux,
une petite fille,
vêtue d'une robe fluide,
illimite son regard pour dévorer la mer,
en tapisser sa chambre trop sombre, trop petite,
puis aussi la maison toute entière,
du sol jusqu'au plafond !
La mère de Lucie,
dans ses veines tendres et bleues,
circule à l'instar d'un bateau,
tout en soleil et chaud.
Oui avaler toute la mer,
pour ne jamais la perdre.
NINA
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