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Une belle soirée JGobert

Une soirée commencée par des rires, des plaisanteries et tout autour un public conquis. Un décor planté pour une scène de théâtre de la vie courante, une page amicale jouée dans un décor familier. Les participants ne sont pas acteurs, ils ne sont pas en représentation, ni ne font pas partie d’une troupe. C’est un repas de famille.

Un homme est au centre de cette réunion.  Comme à son habitude, il parle, parle fort, parle trop fort. On n’entend que lui et déjà elle sent son cœur se glacer. La peur s’installe dans ses veines et attend la suite.  Rapidement la conversation et les regards se tournent vers elle. Des sous-entendus durs, tenaces arrivent à ses oreilles. Certains regards se baissent, se détournent. L’assistance se cache derrière le silence et  l'indifférence. Une fois encore, sans que personne ne bouge, il va lui faire son portrait.

Souvent blessée par des paroles insidieuses, perfides, sournoises, elle reste figée sur sa chaise, la tête droite comme pour comprendre le sens réel de ces mots qu’il lance comme des poignards. Cette histoire dont les paroles s’acharnent à la blesser. Immobile, elle se laisse couvrir d’insultes, de ce flot de mots offensifs et ne comprend pas tout. Son regard s’échappe et comme secours, elle fixe un point dans la pièce pour s’y accrocher, ne pas vaciller, ne pas pleurer.

Prise dans un tourbillon de haine, elle reste là, étrangère à tout ce bruit, subissant des propos désobligeants comme des coups.  La carapace qui la protège, révèle une nouvelle impuissance, une nouvelle bataille à gagner dans cette vie qui s’étire dans des jours sombres.

Personne ne prend sa défense. Les regards fuyants de ces gens ne la touchent plus depuis longtemps.

Sa passivité toute relative la protège malgré tout de cette vie qui part à la dérive et qui cherche une autre rive, une autre attache comme un rêve perdu. Son cœur est froid et seules coulent des larmes de blessures invisibles comme une rédemption éternelle d’un châtiment qu’elle s’inflige. Souvenirs d’un autre temps qu’elle revit, coupable de n’être pas intervenue, une douleur silencieuse, muette, secrète.

Le passé et le présent la portent encore, les angoisses la tiennent debout devant ce rempart étrange de l’existence. Elle se bat à sa manière, sans faire de vagues et attend l’avenir pour atteindre un monde de paix. Une souffrance lourde et sourde la rattrape à chaque détour du chemin et la fait trébucher, tomber.Lâche dans ce monde de dupe, elle reste là victime consentante.

Elle aimerait effacer ses peines pour se tourner vers autre chose, une autre vie, un autre destin. Faire comme certaines qui crient haut et fort la solution mais qui subissent également ne voulant pas l’admettre.

Ce matin, le ciel couvert de nuages la laisse songeuse. Le cœur à nouveau blessé apostrophe la vieille marionnette cachée en elle et toujours en représentation. Un déguisement comme une seconde peau cache sa solitude, son isolement intérieur et la rend si triste.  Marionnette qui manie et laisse place aux rires amers pour ne pas pleurer un océan de larmes.

 

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Commentaires

  • Merci Adyne  pour votre lecture.  Triste mais bien réelle.

    Amitiés

    Josette

  • Merci Michel pour votre passage. Exactement tout commence souvent gentiment...

  • Une histoire triste............Mais connait il toutes les données ?.

    Merci pour ce partage.

    Bonne journée.

    Amitiés.

    Adyne

  • Scène de la violence ordinaire.

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