Soliloque
Relisant des vers d'autrefois,
Que nous ont légués des poètes,
Avec tendresse je leur prête
Les intonations de ma voix.
Leur corps n'a plus de consistance
Mais leur âme ni leur esprit,
Par la mort ne furent détruits.
D'eux dépendent leur survivance.
De longs échanges épistolaires,
Engendrent de nombreux écrits.
Chacun d'eux d'un unique prix,
Existe en un seul exemplaire.
Dans leurs enveloppes, s'attardent
Datées, classées, enrubannées,
Emplies de grâces non fanées,
Les tendres lettres que je garde.
Or je refuse la parole
À l'ami qui me consacrait
Des moments qui toujours créaient
Des défis et de nouveaux rôles.
M'est difficile d'être sûre
De la crainte qui semble en moi.
Je me protège des émois.
Que ma sérénité perdure!
30 janvier 2016
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