Selon le psychologue américain Howard Gardner,
la créativité musicale est l’une des fonctions fondamentales du cerveau, au même titre que le langage et la logique mathématique. Au Centre de neurobiologie de l’apprentissage et de la mémoire de Californie, le physicien Gordon Shaw et la psychologue Frances Rauscher ont mené une expérience auprès d’une cinquantaine d’enfants de 3 et 4 ans, répartis en trois groupes : pendant huit mois, le premier groupe a reçu des cours individuels de piano et de chant ; le deuxième, des cours d’informatique; le troisième n’a reçu aucune formation spécifique. Les enfants ont ensuite subi des tests de reconnaissance spatiale (arrangement de puzzles, assemblages de volumes, mise en couleurs d’éléments en perspective, etc.). Le groupe des pianistes en herbe a obtenu un résultat supérieur de 31 % à celui des autres enfants ! L’apprentissage précoce de la musique favoriserait donc le développement des circuits neuronaux dans les zones de représentation spatiale du cerveau.
Par ailleurs, une équipe de chercheurs chinois vient de démontrer qu’en stimulant la mémoire, l’apprentissage de la musique favorisait celui du langage. Ces études montrent surtout que, au cours des premières années de la vie, le cerveau – donc la façon de penser, de réagir, de se comporter – ne se construit pas seulement à partir des stimuli visuels et de l’ambiance familiale, mais aussi en fonction de l’environnement sonore. La manière dont il est structuré peut ainsi correspondre au style de certaines musiques. Par exemple, un cerveau « logique » et analytique se sent dans son élément avec une musique dite « intellectuelle ». C’est pourquoi beaucoup de mathématiciens adorent Bach ! Un cerveau « intuitif » ou « émotionnel » est plutôt touché par des musiques romantiques…
Initier les enfants à la musique classique ne peut donc que leur être profitable. S’il n’y a pas d’âge pour apprendre à écouter, il ne faut pas commencer par des œuvres trop « chargées ». Choisir des œuvres « simples » (Prokofiev ou Schumann ont aussi écrit pour les enfants) et varier les styles pour voir celles qu’ils préfèrent. Il en va de même pour l’apprentissage d’un instrument : la limite d’âge n’est fixée que par le développement des capacités motrices. Dès qu’un enfant sait s’asseoir sur une chaise et se servir de ses mains, il peut, par exemple, apprendre le piano. Mais il faut lui laisser le temps de découvrir l’instrument par lui-même avant de l’envoyer chez un professeur…
Des effets psychologiques
Outre notre fonctionnement mental, notre structure psychique est elle aussi influencée par la musique. Depuis des années, des musicothérapeutes tentent d’établir une relation entre les types psychologiques et les formes musicales… en vain : les études statistiques révèlent que deux personnes au tempérament « identique » peuvent avoir des goûts musicaux très différents. En effet, comme pour la nourriture, c’est notre milieu familial et culturel qui façonne nos goûts. En outre, la musique est porteuse de sens : un rythme spécifique, une phrase mélodique, une œuvre, une ambiance musicale particulière ou un son peuvent être associés à une expérience ou à une période précise de notre enfance. Une personne qui, petite, a été bercée par les chansons de Brel éprouve certainement de grandes émotions en l’écoutant, adulte. Un enfant qui, un jour, a été effrayé par le bruit des tambours au passage d’une fanfare risque d’éprouver toute sa vie une aversion irraisonnée pour ce genre de musique…
On peut cependant, dans les différents styles musicaux, dégager des constantes qui permettront une première sélection d’œuvres. Bien sûr, les tendances qui vont suivre sont très schématisées. Par ailleurs, les effets varient considérablement selon les conditions d’écoute, les interprètes, l’environnement, la posture et, finalement, notre état psychologique et physique général. Pour certaines personnes, travailler en musique, par exemple, peut être propice à la concentration, à la créativité ou, encore, à la détente mentale. Il n’y a qu’une seule façon de découvrir les effets de la musique : essayer !
Les musiques et leurs effets
Chant grégorien : basé sur les rythmes de la respiration, il donne une impression d’espace. Excellent pour travailler, se concentrer, méditer, il atténue le stress.
Baroque : les mouvements lents de Bach, Haendel ou bien Corelli donnent une sensation de stabilité, d’ordre, de sécurité et créent un environnement stimulant pour les travaux intellectuels.
Classique : la transparence et la clarté de compositeurs tels que Haydn ou Mozart améliorent la concentration, la mémoire et la perception spatiale.
Romantique : c’est la musique la plus chargée émotionnellement (Chopin, Liszt, Wagner) car elle recouvre toute la gamme des sentiments, de la plus grande tristesse à l’exaltation mystique.
Jazz, blues : les multiples formes « classiques » du jazz peuvent évoquer, comme la musique romantique, toutes les émotions humaines, mais elles ont un impact plus tonifiant sur l’organisme.
Rock : certaines formes « classiques » du rock stimulent les passions, d’autres relâchent les tensions intérieures. C’est la musique dont les effets divergent le plus d’une personne à l’autre.
Heavy metal, punk, grunge… : ces musiques, généralement écoutées très fort, affectent directement le système nerveux en sollicitant de manière excessive les tympans et les nerfs auditifs. D’où des réactions physiologiques immédiates telles que l’augmentation des battements cardiaques, de la respiration, de la tension, etc.
Techno : la pulsation et la fréquence de la basse rythmique qui sous-tend toute la techno dite « commerciale » évoquent les battements cardiaques. Plongé dans une ambiance techno, l’organisme est contraint de s’adapter à ce rythme, et ces fréquences modifient celles du cerveau. Ce qui provoque, à la longue, comme un « état de transe ». Les spécialistes de la médecine énergétique chinoise affirment que cette musique perturbe très gravement le « qi ancestral », c’est-à-dire l’énergie qui nous relie à nos vies passées et futures.
Sacrée : orientales, occidentales traditionnelles ou modernes, toutes les musiques sacrées ont la particularité de distendre le temps et l’espace et de faire passer le cerveau en « ondes alpha ». C’est pourquoi elles sont propices non seulement à l’éveil spirituel mais aussi à la relaxation et à la réduction des douleurs.
Commentaires
Merci pour tes articles sur les musiques et les contes. Je suis une adepte des deux et tout me semble réel.
Oui, le Verbe de Dieu est aussi Musique et elle est bénéfique lorsqu'elle en est vraiment ! Je chante pour mes plantes et fleurs. Mais il y a là musique et amour ensemble.
Mon article vise à montrer que ce n'est pas en s'employant à forcer des enfants de 5 ans à apprendre ...
qu'ils seront plus intelligents,
mais que la musique et les arts, l'imagination ... et l'épanouissement global de l'enfant
donneront plus de fruit pour cela dans une éducation de créativité.
J'ai aimé ton article, Rébecca. En effet la musique fait des miracles pour les humains et pas seulement. Les vaches donnent plus de lait si on les fait écouter Mozart, et les plantes poussent mieux en compagnie d’une bonne musique (classique). La nature subtile du vivant n’est que vibrations, tout comme la musique. L’une nourrit l’autre afin de grandir ensemble.
Belle soirée à toi,
Merci Claudine de votre intérêt sur tous ces articles.
Joëlle, quelle chance d'avoir grandi avec un tel père, critique musical ? et d'avoir vécu dans la musique, les grands classique et chanté Papageno, si jeune.
Cela me fait sourire car fin avril, je le chantais - en français - aux enfants pour clore ma "ronde chantée dansée dédiée aux Oiseaux, devant la table de fête où se tenait, se tient encore Papageno environné d'oiseaux, colombes blanches de la paix ! Et les enfants adoraient cela et prenaient la flute invisible avec moi.
Dans mon home d'enfants, nous avions la chance aussi de pouvoir écouter de la musique classique, parfois avant de nous endormir, adolescentes et de toujours pratiquer beaucoup d'art variés.
Le but de l'article est de montrer que la musique et l'art permettent de donner de meilleures résultats scolaires de manière très nette et évidente. Notre pédagogie le pratique depuis si longtemps, presqu'un siècle et toujours pionnière, c'est tristement comique.
Je savais que la musique est liée aux mathématiques, développe une volonté forte par les exercices répétés,
mais aussi affine les circonvolutions du cerveau.
Notre cerveau apprécie en effet la musique. Il suffit d'écouter du Mozart !
Voici comment sur mon site professionnelle pour enfants je parle d'autres moyens de développer l'intelligence de façon saine :
PRÉPARATION DE L'INTELLIGENCE PAR LA MOTRICITÉ FINE ET LA DEXTÉRITÉ MANUELLE
La prise en charge des 5 et 6 ans
Eveil de l'agilité et dextérité intellectuelle par la motricité fine :
Des doigts habiles produisent des pensées agiles
L'exercice de la motricité fine faisant appel à la souplesse, la dextérité des doigts, l'habileté manuelle encourage et optimise l'éveil d'une pensée fine, souple et déliée.
Kant avait déjà signalé que la main est le cerveau extérieur de l'homme.
La pédagogie Waldorf-Steiner prépare l'éveil d'une pensée agile et déliée chez l'enfant par l'exercice quotidien de la motricité fine au travers de la pratique des comptines et jeux de doigts, de l'eurythmie, de la gestuelle, des jeux de mouvements rythmiques, ainsi que par toutes les activités qui font appel à son agilité manuelle à maintes occasions, dont entre autres la confection de petits travaux artisanaux, du modelage aussi bien de la cire d'abeille que du pain.
Conscient du fait que comptines et jeux de doigts exercent la motricité fine et au surplus, que cette motricité spécifique se développe au niveau cérébral en même temps que le centre du langage, dans notre pratique des jeux de doigts, nous prendrons soin de relier avec une joie ludique le son au langage pour bien permettre d’affiner et d’enrichir l'expression verbal de l'enfant.
Toutes les activités faisant appel à la motricité fine et à l'agilité manuelle
constituent les fondements du développement idéal de l’intelligence.
Eveil de l'intelligence par l'imagination
Les dernières découvertes en ce domaine corroborent l'assertion du Dr Steiner selon lequel :
« Le travail de l’imagination active l’élaboration des formes du cerveau. Celui-ci s’épanouit et s’assouplit comme les muscles de la main, grâce à un travail approprié. Tout ce qui stimule la représentation du vivant agit de façon juste. »
Cette pratique pédagogie stimule l'éveil de l'enfant de façon saine et sans brûler d'étape. Elle le nourrit intérieurement, d'une façon adaptée à son âge par des apports élaborés au niveau de la gestuelle et du langage.
http://www.loiseaulyre.ch/garderie.php?pageN=waldorf-steiner/pedagogie
Oui, Rosyline, je le savais par un autre article d'un scientifique que la musique, le chant développait l'intelligence.
Donc j'aimais bien retrouver d'autres confirmations comme celle-là :
"Le groupe des pianistes en herbe a obtenu un résultat supérieur de 31 % à celui des autres enfants ! L’apprentissage précoce de la musique favoriserait donc le développement des circuits neuronaux dans les zones de représentation spatiale du cerveau."
Certes Azri, très jolie ! Puis avec aussitôt, l'enfant entend la voix et le chant de la Maman. D'ailleurs c'est sur cette base de première écoute que se base les soins de Thomatis.