Celyes Modérateur France | Note: ceci est extrait d'un site international (dont la référence est cachée) que j'ai découvert par hasard sur le net. De telles critiques font plaisir! Surtout lorsqu'on y joint quelques textes et une bio! Claude HARDENNE Date du message : mai 7, 2010 04:29 |
Ce poète belge que je viens de découvrir à pour moi un talent fort et remarquable. Ses poèmes assez nombreux sont de bonne qualité Il sait donner de l'émotion ,mélange de tristesse , de tendresse et d'amour, ce que j'aime,
FLEURS D’OMBRE
Mon ami connais-tu ces fleurs d’Ombre pareilles
Aux romances d’été que l’on se dit le jour
De la dune à la vague où la barque appareille
Connais-tu ces fleurs d’Ombre appelant les retours ?
Ces fleurs d’Ombre ployant ces grands foyers au chaud
De leur tendresse intime et chaque jour nouvelle
Les connais-tu ployant quatre murs blancs de chaux
Repleurant le départ des frêles caravelles ?
Tendresse au bord du jour au bord des bleus espaces
Aux rivages roulant leur sable au creux des mers
Qu’il est triste le cri des lents esquifs qui passent
Au fil crispé des flots tremblant de tous leurs nerfs
A l’ombre des fleurs noir et rouge de l’été
Fument les pipes bleues en nuée paisible
Ignorantes des brumes longues du Léthé
Lueur douces d’amour cantonnée au visible
Hé oui ! tu les connais ces fleurs d’Ombre tremblantes
Dont les racines font des villes et des murs
Un harem de tendresse aux poitrines brûlantes
Pour tous ceux qui ont peur d’être seuls dans l’azur
Tu connais ces fleurs – leurs racines dans le sol
Plongent rouges d’amour en enserrant la terre
Symphonie dont elles sont la clé de sol
Et se courbent en le creux de la dune et s’y terrent
Dans le four rond et chaud de la glèbe crépitent
Des myriades de pains plus dorés que soleil
A l’ombre de ces fleurs des peuples doux habitent
Loin des rêves brumeux et fous des Loreley
Ils ne comprennent pas et demandent pourquoi
Oui pourquoi certains fous un jour brumeux partirent
Là-bas vers l’horizon – l’horizon reste coi
Qui parmi les humains pourrait donc le leur dire ?
Ces grands poàmes blancs sur le sable tracés
Ces grands poèmes blancs abandonnés par l’onde
Lentement par la houle un à un effacés
Pouraient dire bien mieux leur soif vers d’autres mondes
APNEE
Je descends en apnée au fond de ton absence Un corps parfois remonte et me frôle en passant La lumière du jour qui perd de sa puissance M'accompagne un instant
C'est vide et triste et nu au fin fond de l'abîme C'est froid comme la mort puisque tu n'es plus là C'est plein de ces tourments que parfois nous subîmes C'est presque l'au-delà
Je descends en apnée au coeur de ton absence Et m'étonne de voir tout le jour obscurci Le temps autour de moi remonte à sa naissance Quelques noyés aussi
Nous ne nous verrons plus plus jamais les rivages Ne garderont en creux l'empreinte de nos corps C'est pire qu'un départ qu'un vol d'oiseaux sauvages L'envers creux du décor
Je descends en apnée au fond de ton absence Tu ne peux pas savoir comme j'ai mal de toi Et je garde en ma chair ô suprême élégance L'empreinte de tes doigts
PLAGE
J’ai bu longtemps longtemps l’ivresse de ta bouche Et le vent caressait nos cheveux emmêlés Apportant de la mer l’odeur des fruits salés Jetés sur le rivage autour de notre couche
Ombre des nuits le doute encombrant d’escarmouches Nos lendemains – c’est vrai – nos désirs en-allés Nous savions que le temps poserait ses scellés Sur le chiffre noué de nos corps qui se touchent
Pourtant infiniment la tendresse était reine De mes bras en collier autour de ton corps nu Te sacrant à la fois vassale et souveraine
Que pouvions-nous savoir de ces lieux inconnus Où nous menaient les nuits avec leurs ondes lentes Calmes passionnément tendrement violentes
Claude Hardenne est né à Liège en Amercoeur le 16 octobre 1946. Il dessine dès son enfance la plus tendre et apprend la peinture en l'atelier de Michel DUTRIEU au « Bateau Lavoir » (ateliers Mommen) à Bruxelles (1963 – 1968) ainsi que la sculpture en taille directe à l'école des Métiers d'Art de Jemappes avec Jean-François LEINNE (1978). Fréquente ponctuellement les académies d'Ixelles (modelage), de Molenbeek (peinture) ainsi que l'académie libre "l'Effort" près du Sablon. Parallèllement, il se met à écrire sous forme poétique et de manière assez intermittente. Il termine sa licence en philologie romane à l’université de Louvain (1971) Professionnellement, il est professeur dans le secondaire supérieur (1972 – 1979) instructeur à l’ONEM (1979 – 1981) animateur à la télévision communautaire de Namur C***** C (1981 – 1983) et enfin agent principal du réseau commercial d’Assubel-Vie (1983 – 2000) En 2000, il bénéficie de la prépension conventionnelle. Claude Hardenne pratique également le dessin, la peinture à l'huile, l'aquarelle, la gravure et le modelage de la terre, la sculpture en taille directe ainsi que la sculpture en bronze par la cire perdue En 1980, cours de gravure à l'académie des Beaux-Arts de Namur En 1993, il crée avec François BOLAND, l'atelier de fonderie de bronze qui se situe sur le site du nouveau St SERVAIS près de namur et qui regroupe rapidement une dizaine d'artistes sous le nom d'ESC-ART-GO. Métier de sculpteur-fondeur de bronze. Et il réalise en 1983, l'affiche de la 1ère journée internationale de lutte contre l'*****phabétisme. En 1993, avec F BOLAND, il réalise la sculpture en bronze " la naissance du poète " pour l'entrée du bureau Bénélux des Marques à La HAYE (Pays-Bas) En 2004, en l'atelier de Barbara Kiss, s'initie aux pocédés de la peinture ancienne par la copie de Van Eyck, Vermeer et Vinci.
Les trois portes
On ne meurt que trois fois – D’abord c’est la lumière Qui te pète les yeux tant c’est beau d’infini Tes minuscules yeux, petit grain de poussière Et fait battre ton cœur tambour d’or symphonie
Tu es le petit né des splendeurs océanes Des douceurs des chaleurs et du grand cœur qui bat Tu es l’île larguée loin des terres médianes Et ton cri va cogner les murs très loin là-bas
Chassé du paradis exilé des magies Te voilà viande crue nu dans cet hôpital Toujours s’accrocheront toutes tes nostalgies A ce rêve tranché par le scalpel brutal
*
On ne meurt que trois fois – Et revoilà la Femme Celle qui t’a nourri te renourrit encor De baisers de câlins d’étincelle et de flamme Comme si dans ses yeux naissaient des villes d’or
Et tu en es l’amant le roi couvert de gloire Tous les deux appelés à régner à jamais Vous foulez de vos pas ces terres dérisoires Fécondant les bonheurs bâtissant vos palais
Tu construis peu à peu ce grand livre d’images Autour d’elle et de toi et de tous tes enfants Crèche bâtie pour tu ne sais quels rois mages Mais partout te suivront tous les regrets d’avant
*
On ne meurt que trois fois – Voici que tu es seul Portant tout le fardeau des paniques glacées Redoutant ce cercueil en planche ce linceul En grosse américaine noire et déplacée
Tout quitter tout laisser carré noir dans l’azur Tu glisses lentement Le néant te submerge La vague obscure passe et le vent souffle sur Ton vaisseau éloigné de la dernière berge
Et l’île où tu abordes ce grand rocher sec C’est la dernière auberge – ou est-ce la première ?- Tout s’éteint Revoilà la peur la mort l’échec - Et pourtant devant toi revoilà la lumière –
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Epsilon Admin famille France | Date du message : juin 4, 2009 05:36 |
Peintre et poète , sa palette est en effet très riche et reste à découvrir que ce soit pour sa peinture ou sa poèsie, merci Celyes pour cette découverte !
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Le jeu des éléments
Qui me dira un jour le pourquoi des étoiles Ces plages de nuages à peine lactescents Que draine l'infini quand la lune descend Qui dira le fini du ciel - immense toile -
Est-ce toi ravaudeur immobile des moëlles Eparses dans le ciel et des os et du sang Du dieu originel qui revit à présent Est-ce toi clocher qui bientôt me le dévoiles?
Géant dont l'oeil cave a contemplé les Gorgones Carrières aussi où l'eau blanche est un miroir Juxtaposant deux flous infinis dans le noir
Sapins qui caressez des villes octogones Dans les volcans éteints - Toi mer blessée au flanc Dites-moi le pourquoi des lointains astres blancs
II
Crinières des rochers crépitantes et noires Aires des blés courbés gorgés même la nuit Des soleils durs et secs que le soir enfouit Dans des abysses d'or de pourpre et d'immémoire
Sels qui gorgez la mer où les oiseaux vont boire Ecume blanche dont la pensée construit Et suspend au ciel bleu comme de rares fruits L'échafaudage blanc des nuages de moire
Dites-moi le pourquoi des astres qui balancent Leur fin rêve d'argent au fil de l'horizon Notes pures de l'infini diapason
- Mais les forêts les monts tout garde le silence La mer et le ciel se taisent également Me laissant étranger au jeu des éléments
CLAUDE HARDENNE |
-grimalkin Modérateur France | Date du message : juin 4, 2009 05:45 |
Partir ! Tu ignores A jamais à mentir les villes d’espérance Et les ports Les berges et les mers et les hanses Et les ors Et les couchants de flamme et les rumeurs de mort Et les têtes de rois piquées au bout des lances
Et tu vas ton chemin crénelé d’habitudes Sans savoir que ton sang s’écoule dans les fleuves Que du soir au matin tes tendresses sont veuves Que tes yeux sont marqués du gris des hébétudes
Jamais tu ne sauras l’impalpable secret Qui taraude le vif des visages d’amantes Pour te vriller au cœur t’infuser au plus près Ce poison doucereux des certitudes lentes
Allons passant maudit loin des villes dorées Tu iras ton chemin Te heurtant aux gibets des dépouilles parées Vers ces immenses ports Forêts de mâts voiles claquant brises lointaines Enfin ce bord Où finir tous tes lendemains Tes certitudes
Claude Hardenne
à explorer...
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Celyes Modérateur France | Date du message : juin 6, 2009 00:40 |
LA VILLE INTERIEURE
Dans les rues d'été de ma ville intérieure Tu es seule à passer Et les gamins grappés aux portes des demeures Te regardent passer
Le ciel ultramarin te tresse une couronne De beauté de vertu Où sagesse et folie voisinent et fleuronnent Et les dieux s'y sont tus
L'après-midi languit de te voir si superbe Et n'ose presque pas Couler sur ce sol blanc de marbre vide d'herbe Une ombre sous tes pas
Tu portes haut l'amour dans ton regerd de flamme De bûchers de brasiers Et la cendre en devient de la poussière d'âme Au goût d'éternité
Les portes désormais dans ma ville intérieure Ne se fermeront plus Ta présence est partout elle abolit les heures Les flux et les reflux
Comme une écharpe immense et dorée qui donne Tout leur sens aux humains Ta lumière partout se faufile et étonne Mes yeux noirs de gamin
INTIMITE
Alors ils se sont dit de ces choses secrètes
Que l’on ne se dit pas sans avoir tout vécu
C’était loin sachez-le des histoires de cul
Mais leurs cœurs y battaient soudain tout d’une traite
Les anciennes lueurs les sueurs les défaites
Avaient tracé en eux la marque des vaincus
Peur Mal et mort crissaient d’un rire suraigu
Ils en ressuscitaient comme pour une fête
Sur le chiffre sacré de leurs deux corps noués
Le soleil tendrement répandait ses dorures
L’un sur l’autre ils étaient comme des Christs cloués
Le bois de la Passion les marquait de gerçures
Bagnards d’amour reclus prisonniers écroués
- Assoiffé boire enfin ta luisante blessure -
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Epsilon Admin famille France | Date du message : juin 8, 2009 00:13 |
Clairière
Un songe d'arbre se continue Sur l'onde éternellement dormante Quel infini un miroir aimante Dans lequel plongent ses branches nues?
Les nymphes de l'été toute nues Auront de bleus sourires d'amante Mais l'eau d'elle-même s'alimente Au cercle vert des branches ténues
Frisson de chair que frappe un rayon! O longs cheveux trop blonds longés d'ombre Comme par la main d'un faune sombre!
Sais-je pourtant l'étrange aiguillon Du plaisir qui fait roucouler l'onde Comme riraient les naïades blondes?
Claude Hardenne
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Epsilon Admin famille France | Date du message : juin 9, 2009 01:42 |
AUBE
Toujours de nouveaux chants se compose le monde Tu es la chambre seule et noire dans la nuit Le papier que tu griffes et la lueur du jour A peine rutilant au lointain pur de l'ombre
Autour de toi au loin passent les avions Les bateaux les autos les espoirs et les rêves Les humains à tout faire à tout vivre s'ébrouent Et tu les suis de loin calme vie isolée
Tu feras le chemin inverse des araignes Détissant de ta toile une absence de règne Vers ton futur sanglé de divine harmonie
Point du jour Le matin - Une paix infinie Berce tes yeux meurtris de veille et de sanie Les rayons du soleil sont des bras qui s'étreignent
CLAUDE HARDENNE
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-grimalkin- Modérateur France | Date du message : septembre 24, 2009 04:48 |
Claude Hardenne
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About Me
artiste peintre sculpteur passionné par cette possibilité qui m'est donnée d'immortaliser la beauté à travers le dessin, le pastel, le fusain, l'aquarelle, l'huile, la terre glaise, le bronze, la pierre et le marbre en taille directe et, bien sûr, les mots. L'art n'est que la sublimation de la déjà sublissime vie. Sites artistiques: http://www.artmajeur.com/arden http://www.claudehardenne.be.tf http://www.drouot-cotations.com http://www.maisondelapoesie.be
Interests art (peinture et sculpture) littérature (poétique, sur l'art) rêver imaginer
(un bien intéressant personnage...)
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| Date du message : mai 8, 2010 12:26 |
FLEUVE NOCTURNE
Et ton corps coule comme un fleuve Au paysage de mes nuits Tu permets que je m’y abreuve Sans exiger nulle autre preuve D’amour que d’avoir soif de lui
Il s’y rencontre la lumière De tant de jours vécus à deux Toutes ces nuits de cent manières De la dernière à la première Extraites du sort hasardeux
Amour rêvé amour très tendre Comme je t’aime d’être là C’est de n’avoir nul compte à rendre De nos deux vies – de n’attendre Rien d’autre que nos au-delà
Au-delà – villes de chair vive Bâties en rêve avec cet or Tiré du creux des nuits lascives Minerai clair de ces deux rives Autour du fleuve de ton corps
Claude Hardenne
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