J'ai perdu ma poupée brune,
un jour de grand soleil,
dans un jardin d'hiver tout ouvert,
dans une maison toute blanche,
dans une ville en feu ;
mon chat bleu somnolant,
sur un sofa velours ;
mon p'tit cœur est si lourd.
J'ai perdu ma poupée aux yeux bleus,
un jour de transparence,
dans un jardin d'hiver tout en verre,
dans une maison immense,
dans une ville en feu ;
ma mère enchanteresse,
assise face à son piano sombre,
s'éloigne de mon chagrin ;
mon p'tit corps est si lourd.
J'ai perdu ma poupée de porcelaine,
un jour d'intense clarté,
dans un jardin d'hiver tout vert,
dans une maison sans mur,
dans une ville en feu ;
mon père grand solitaire,
absorbé par Voltaire,
ignore tout de ma peine ;
mes bras bercent l'absente.
NINA
Commentaires
Oh c'est vrai, sa fille j'aurai tellement voulu l'être ! je t'embrasse Béatrice.
Mais c'est trop pour moi. NINA