C’est curieux ce qui se passe aujourd’hui. Il y a comme du poil à gratter dans l’air, une musique qui revient sans cesse, un énervement palpable, un désarroi qui s’installe, une lumière qui tarde à venir, un emballement des esprits, un désir de ” maintenant tout de suite ” comme s’il n’y avait plus de place pour un”  plus tard” , une attente insupportable pour une vérité que l’on nous tarde à dévoiler, un aveuglement que l’on veut passager, quelque chose qui ne va pas et que l’on a du mal à qualifier !

Ce quelque chose n’aurait-il pas de rapport avec un retour en arrière programmé dont la visée intelligente serait une vie plus équilibrée, plus belle en somme ? Car les choses vont mal pour beaucoup de monde. Il n’y a qu’à écouter les sociologues, les statisticiens, les philosophes, les scientifiques, les juristes, les politiques, économistes, journalistes, religieux, entrepreneurs… tous nous disent que nous sommes malades d’un monde qui ne tourne pas comme il devrait.

Evidemment si l’on ne se parle pas entre gens de bonne compagnie, si l’on ne fait que défendre des intérêts particuliers et à court terme, inévitablement nous allons tous dans le mur. C’est la loi du : tout seul, je ne peux rien. Chacun se cramponnant désespérément au peu qu’il gagne chaque jour pour sa survie ou protège tout aussi désespérément ce qu’il a acquis. Ces convictions de pensée deviendront forcément inutiles face à l’inéluctable qui flotte dans l’air.

La solution à nos maux est programmée : nous serons tous pauvres bientôt et deviendrons comme cela est toujours vérifié dans l’Histoire en pareilles circonstances désormais solidaires dans le comblement des manques qui s’installeront progressivement.

Tous pauvres, oui, pas ceux qui le sont déjà ni ceux qui ne le seront jamais, mais nous, les “moyens “, qui n’avons ni trop  ni trop peu, qui avons bâti une petite vie tranquille sur des rêves possibles, encore possibles ! Nous, les nostalgiques du code du travail maintenant désuet, de l’Etat protecteur riche à souhaits, de la caisse de retraite abondante aux vieux jours, de la reconnaissance pour le travail accompli, du respect aux plus âgés. C’est nous qui allons  basculer dans l’anarchie du travail, l’absence d’une gouvernance prévoyante soumise à des lois de plus en plus dures, dans des caisses et tiroirs vides, bref dans ” le sauve qui peut ” généralisé !

Les crises de foie suivent toujours l’abondance. Les sociétés industrialisées, avancées, développées comme on les nomme ont mangé leur pain blanc. Il va falloir se serrer la ceinture. Bon appétit  !