Sur les chemins de Compostelle ...
22 juillet 2011
Dans la maison paroissiale, où j'ai dormi, c'était vraiment l'extrême limite. Il y f'sait froid. Y avait pas de couverture sur les mat'las. Les toilettes et la douche se trouvaient dans la cave, elle-même mouillée (ou inondée) sur le sol. Pas d'essuie-main, dans le coin. Heureus'ment qu'il restai(en)t ... les draps de lit (mouais !)
Eh bien, en partant, je n'ai pas déposé les 5 euros symboliques que le gars, hier soir, qui m'avait mené là, m'avait "gentiment" invité à laisser. Il n'était même pas trop sympa, le gaillard. Poli, oui. Le sens du devoir, oui. Mais ... le ton qu'il avait, déjà au GSm (ou ... portable), pour me dire que je devais attendre un quart d'heure, avant de le trouver, le temps que ce "Messire" (même pas passionnant du tout) ait terminé de regarder son Tour de France, ça vous indique le climat.
J'ai pas été édifié, vous l'aurez compris. Et la douleur au pied ne se calme pas vraiment, malgré les pommades que j'ai ach'tées à Verzenay. On avis'ra tout à l'heure.
Verzy, le village où j'ai logé, n'est pas mal dans son aspect extérieur. Et les commerces ne manquent pas. C'est pas le cas partout, on est d'accord. Mais ... une maison a beau être remarquablement décorée, si l'âme n'y est pas, mieux vaut ne pas y compter.
Hier, par exemple, je suis entré dans le seul bistro du coin, ouvert. Par chance, on pouvait s'y restaurer. C'était déjà mieux que rien. En attendant, tout le temps que j'ai attendu le repas, tout le temps que j'ai "savouré" le repas, tout le temps que j'ai repris encore un verre ensuite, pas une âme (des deux côtés du comptoir) ne m'a accordé le moindre regard.
Hier, pour sauvegarder ma dernière parcelle de moral, j'ai donné des coups de fil en Belgique. Comme par hasard, à côté de la cabine, y avait un bruit pétaradant, un bruit de moteur, un bruit de bazar pas possible, pour alimenter l'espèce de caravane où quelqu'un vendait des pizzas. Fallait se concentrer pour parler à ses amis à l'autre bout du fil et trouver un semblant de phrase qui tienne à peu près debout.
J'ai consulté, une nouvelle fois, la liste des hébergements. A Condé-sur-Marne, y a un hôtel. 42 euros, d'accord, c'est pas donné, mais c'est pas pour une nuit. Au moins, j'aurai un lit potable.
J'ai appris, en marchant, hier, sous la pluie, que le moulin de Verzenay, situé autour des vignes, avait servi d'observatoire durant la guerre, pour l'armée française.
J'ai entendu parler, aussi, de hêtres tortillards pluri-centenaires.
Quant au phare, pas loin, j'ignore encore ses secrets.
ils s'approchent, et c'est pas une mince affaire, de Billy-le-Grand
décidément, la poste me suit partout ...
parfois, quand je veux m'asseoir, les bottes de foin se substituent aux bancs
perdons pas la boussole
de canaux en canaux, d'écluses en écluses, on arrive à ... Condé-sur-Marne
j'ai carrément fait le tour du village avant de trouver, sur la route principale, ce p'tit hôtel où, final'ment, je mangerai, je dormirai bien
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