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administrateur théâtres

Squash (théâtre de l'Arrière-Scène)

du 26 octobre au 6 novembre 2010 à 20h30
(relâche les dim. lun. et mar.)

S Q U A S H

A deux fois quinze ans, deux jeunes yuppies s’ébattent dans une chambre à taper les murs, équipement, shorts et chemises de sport dernier cri. Les chaussures crissent sur le parquet, la violence de la société entre les dents. On est au cœur d’un match dès l’entrée en salle. Le « Squash » est leur exutoire, leur temps de pose et leur temps des secrets, leur connivence masculine hebdomadaire. La vertu du sport calme les nerfs à vif et empêche la guerre : 1-0. Peut-être, mais la violence rampe et la guerre de couple ne demande qu’à éclater. A la base l’insatisfaction, le désir d’autre chose, la confusion, le manque d’écoute, l’ailleurs…

Ryan demande à son partenaire de frasques anciennes de l’aider en lui servant d’alibi pour une soirée mutine. Greg est atterré. Leurs deux femmes sont de grandes amies. Une onde de choc dans un couple menace inévitablement l’autre. Le poison du double bind le fait vaciller. 1-1. Puis les tentations sexuelles si bien mises en scène par Ryan, véritable démon sexuel achèvent de vaincre ses résistances de plus en plus faibles. 1-2. Avantage à Ryan. Descente rythmée aux enfers du mensonge au cours des habillages et déshabillages de plus en plus frénétiques au vestiaire dont nous gratifient les deux comédiens, entrecoupés de musique rock de plus en plus obsédante. Les paroles rebondissent plus que les balles et cela se termine par le sport en chambre ou sur une table de café. Le sport bien pensant a perdu, à peine s’ils pensent encore à jouer ne rêvant plus qu’à jouir. Prêts même à se disputer! L’instinct a vaincu la raison. 1-3. Spectateurs et acteurs sont emportés dans les engrenages effrénés et crus du désir mâle, dans l’échafaudage absurde des mensonges de plus en plus pesants. Dernière scène. Tout est perdu ! Greg finalise, score : 4-3 et à quel prix ?

Le ton et le langage sont tellement justes que l’on dirait du cinéma sur scène: tout bouge, tout le temps, pas le temps de respirer, l’infernal s’enchaîne, les actes se posent et éclatent comme des bombes d’émotion. Le physique est roi. Les plans se chevauchent et se contredisent. Quel brio dans la mise en scène et dans l’interprétation des comédiens qui pas un instant ne nous lâchent….tout corps, tout jeu, tout verbe. Un spectacle captivant, miroir cruel et lucide d’une époque qui encense la réussite à tout prix, la jeunesse du corps, veut tout et son contraire, tout en même temps. Miroir d’une société fondée sur l’avoir, le mensonge, la corruption - où le pouvoir, l’argent et le sexe aveuglants et obsédants, vous enferment dans leurs filets. Me first, society! We will, we will … squash you!

Squash, d’Andrew Payne

http://squash.over-blog.com http://www.arriere-scene.be/saison_details.php?ID=205

Mise en scène : Clément Manuel

Avec : Charlie Dupont et Clément Manuel Direction d’acteurs : Tania Garbarski Lumières : Pierre Ronti

Musique : Greg Remy de Ghinzu Assistanat : Benjamin Ramon Costumes : Lacoste et Bellerose

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Commentaires

  • administrateur théâtres
    l'avis d'un spectateur:

    Le texte est cru. Dont acte. Les acteurs parlent le jargon de la vie réelle des trentenaires de 2010, pas le temps de choisir ses mots. Férocité même. Un de leurs jeunes gosses lance: ‘Fais gaffe, tête de nœuds ». Les occupations professionnelles démentes, le rythme costard – sport– famille effréné, laisse peu de place au beau langage! On rencontre une bombe sexuelle dans l’ascenseur et on la pèse : « Elle émarge à 100.000 euros…. » Et dans la foulée on est prêt à vivre plusieurs vies à la fois puisqu’on ne vit pas. Brel dirait de ces jeunes : « Faut vous dire Monsieur, Que chez ces gens-là, On ne vit pas Monsieur, On ne vit pas, on court. » Le grave sujet, c’est l’angoisse, le passage des frontières, l’usage de la liberté, l’horreur de la trahison, la violence du siècle, le sens de la course! Une pièce captivante et incisive, superbement jouée. ..avec un naturel renversant!
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