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Jean-Louis Crousse (14 février 1932 - 31 décembre 2008) me fut ami. Je tiens ici à évoquer quelques-uns de ses textes en souvenance de notre belle amitié.

Je lui ai consacré un de mes CD-ROM sur les écrivains contemporains contemporains belges que j'ai évoqué dans ma série de 74 CD-ROM  "Le Testament des Poètes".

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Jean-Louis Crousse

C. cisèle ses incertitudes, ses questionnements et ses bifurcations jusqu'au plus profond des ombres et désespérances. Il nous donne à entendre un sourire sur la vie et un chant sur le ténu. Son hésitante passion, son frêle phrasé et sa malice font sourire les sens des mots, comme des dons qui accroissent et renouvellent nos fugitives intuitions. C’est aussi un David qui catapulte sa bonne graine dans l’œil d’un Goliath dont le grotesque pouvoir est biffé à l’agenda de nos projets. C., poète, comme anathème en sourdine, pour conspuer les pompes du spectaculaire. Un « long hiver » traversé de multiples saisons, d’exploits de troubadour. C. l’a intensément murmurée, sa cantilène. Voyez-vous, il est dans l'air...

Robert Paul

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Ce merveilleux troubadour nous laisse des livres de poésie, des textes inoubliables, comme par exemple "Les funambules d'amour' (1987)

« On disait d’eux, on les appelait les funambules d’amour, toujours sur les places des villages au solstice de l’été ils déroulaient une sorte de câble un gros fil dont ils ne se séparaient jamais et très attentifs, ils étudiaient la configuration des lieux les maisons les arbres et puis ils déployaient ce fil ce cordage quelque part ils le tendaient entre deux arbres précisément et l’un de ceux-ci pour le temps de l’acrobatie portait le nom de hasard et l’autre celui de nécessité.

Puis tous accouraient recherchaient les coins d’ombres et regardaient. L’église était pour la circonstance éclairée et de même toutes les maisons du village. Seul restait lumineusement sombre l’espace qui séparait les deux danseurs de corde. Alors partant chacun d’un de ces arbres ils se rejoignaient silencieusement lentement au centre de la place au point central de ce fil et là au cœur de la nuit la plus courte ils s’embrassaient silencieusement lentement et ensuite revenaient à reculons à leur point de départ. On disait d’eux on les appelait les funambules d’amour. »
Forest, le 25 mars 1987.

Ces funambules d’amour sont encore évoqués dans un très beau texte du « Voyage léger », toujours sur ce fond de ces effleurements d’ailes, de la musique fragile qui nous rendait ce poète si cher « et vous aussi, les (…) funambules qui vous embrassez en toute quiétude à cinquante mètres du sol – asseyez-vous à mes côtés, ensemble nous guettons ce moment où s’arrête, et médite, et s’apprête, d’un air fragile, on dirait, d’un coup d’ailes traversant le siècle une sorte de musique, de pensée, peut-être, au rebord parfois désolé du monde »

Seront évoqués :

 

Dix recueils de poésie, lesquels forment, selon le poète, un ensemble musical, une œuvre unique en cinq mouvements :

 

-En prologue :

 

Mille gris, (MG) Ed. St-Germain des prés, 1983

 

Que faire d’un lampe, il pleut, le jour se lève, Ed. St-Germain des prés, 1986

 

 

-En mouvement lyrique :

 

Le vif, l’à peine, (LVL’P), Ed. Chambelland, 1988

 

 Le voyage léger (LVL), Ed. Galerie Racine, 1990

 

 

-En divertimento

 

Incertitudes (I), Ed. Art pluriel, 1991

 

Sentes et sources (S&S), Ed. Art pluriel, 1993

 

 

-En mouvement méditatif (prose poétique)

 

 

Du plus bas parler, (DPBP), Ed. Racine, 1993

 

 

La nuit diamantine, Ed. du Grill, La Hulpe, 1996

 

 

-En épilogue :

 

 Fumée sur papier, Ed. de l'Acanthe, Namur, 1996

 

Feuillage et silence, Ed. Librairie-Galerie Racine, Paris, 2000, Préface d'Adolphe Grégoire

  

 

Un livre d’invitation au voyage poétique :

 

Aller là-bas, Propos, Ed. de l'Acanthe, Namur, 1997, Préface de Joseph Bodson

 

 

Un journal :

 

Long hiver, Ed. Les Elytres, 2002, Préface de Jean Dumortier

A suivre pour d'autres évocations de ses beaux recueils de poésie.

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Commentaires

  • En ce temps de Pâques, je me devais d'évoquer le second opus de mon ami Jean-Louis Crousse. Voilà qui est fait

  • Que faire d'une lampe, il pleut, le jour se lève (1978-1985), Ed. Saint-Germain-
    Des-Prés, Paris, 1986.

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    Texte intégral du recueil

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  • En prologue: Mille gris

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    Jean-Louis Crousse, Mille Gris, Ed. Saint-Germain-
    Des-Prés, Paris, 1983,

     

    Voir en plein écran

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