Oui, je suis encore heureux, je dois l’avouer.
Avec peurs et questions qui hantent mon esprit,
Ou parfois des cauchemars douloureux la nuit,
Je garde un pur espace pour méditer.
Les contes de la mémoire passent souvent
Et se mettent à courir autour du monde.
A peine le temps d’en saisir le mouvement
Qu’ils filent à une allure vagabonde !
Tenez, je capte celui-ci au passage :
Le conte récurrent de notre devenir.
Il court comme la peste au Moyen-âge,
Tuant à petit feu les heures à venir.
Du serf au seigneur il faut gagner son paradis ;
A coup de pioche, d’ordinateur, de mise à prix,
Près de celui qui n’a rien, qui convoite le tout,
Le pauvre nanti s’ennuie et gémit dans son trou.
Poussés par un vide qui les terrorise,
Voilà qu’ils bousculent leurs berceaux respectifs
Pour répondre à ce cri tel une hantise :
” Qu’imagine-tu dans ta vie d’inventif ? ”
Mais celui qui l’ignore encore doit savoir
Que les rejets sont parsemés de désespoir
Et qu’à force de recourir aux mirages
Dans le ciel point l’éclair précédant l’orage.
Je suis heureux et pour vous je le souhaite.
Ô siècle d’ Or enfantant ce fou présage,
Puisque nulle destinée n’est parfaite,
Qui n’en devine sa surprenante image ?
Commentaires
Merci Josette, Sandra, Adyne , Jacqueline pour vos appréciations et vos commentaires qui me touchent profondément.
Excellente soirée
gilbert
Bonjour Gilbert,
je vous cite : « Que les rejets sont parsemés de désespoir
Et qu’à force de recourir aux mirages
Dans le ciel point l’éclair précédant l’orage ».
Et cependant l’orage gronde, décime, tue. Qui ne l’a pas prévu reste étourdi, hébété.
Les rejets emplis de désespoir mugissent, crient, hurlent et assombrissent les jours nouveaux.
Très beau texte Gilbert