Saumon
Il m’aurait tant plu de naître saumon
Pour m’en aller mourir où je suis née
Loin des freluquets et des rodomonts
Autre devait être ma destinée
J’aurais remonté le fil de mes ans
Sillonnés de joies d’amours et de rires
Lorsque je m’en allais en pavoisant
Mes jours sans avoir le temps d’un soupir
Un quelconque saumon vit-il heureux
A fréquenter les mers et les rivières
Son avenir n’est il pas cahoteux
A l’approche de prédateurs pervers
Tout comme lui j’ai esquivé les coups
Affligeants de ma fragile existence
A suivre gourous tabous et voyous
Que je prenais pour de vraies éminences
Tandis que nos destins nous séparaient
Le saumon et moi répandions nos larmes
Pour avoir trop souvent goûté l’ivraie
Qu’on ne pouvait combattre de nos armes
Dès lors ce poisson deviendrait mon frère
De passé et d’avenir confondus
Le temps d’un assentiment éphémère
Auquel ma folie aurait répondu
Comme le saumon j’irais retrouver
Si ce songe s’avérait ponctuel
L’origine virginale innée
Qui m’accompagnerait jusques au ciel
Commentaires