"Me voilà revenu dans l’abri silencieux et pur des montagnes."* Quel bonheur que d’y vivre à nouveau !
J’ai beaucoup voyagé espérant le trouver ce trésor dont ils parlent. Car c'est depuis des lustres qu'ils propagent ces dires : "Il serait enfoui là, quelque part, au pied d’un arc-en-ciel." Un trésor fabuleux, prometteur de bienfaits, convoité par l’humain…
Mes chaussures usées jusqu’à la corde, je les ai abandonnées, affrontant les chemins de mes pieds dénudés, salis, ensanglantés.
Mes deux mains ont creusé, détruisant mes dix ongles, écorchant tous mes doigts.
Mes pupilles confrontées aux sept couleurs de l’arc-en-ciel éblouissant, ont perdu leur éclat. Brûlés à petit feu, mes yeux sont fatigués.
Je me suis égaré croyant à ces chimères et oubliant, ma foi, que c’est sur ce coin de terre que mon cœur est en liesse et mon âme en paix.
Dans le creux de la roche, je savoure l’effluve du vent doux. Il caresse mon visage rougi par tant de méprise. Il me souffle à l’oreille : « Pourquoi chercher ailleurs ce qui te tient à cœur ? »
Il m’invite à la source, richesse de mes aïeux. Et c’est du bout des lèvres écorchées par l’épreuve d’un voyage insensé, que je goûte à cette eau si claire et si pure. Elle est source de vie, me purifie le corps.
Me voilà fortifié, rassasié, apaisé.
Deneyer Viviane 21/07/2011
*J.Giono
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