Nous ne sommes pas toujours ce que nous faisons,
Entraînés par ce jeu implacable et incessant,
Nous faisons le plus clair du temps ce que nous pouvons,
Voguant d’une mer à l’autre et au gré du vent.
Alors quel dommage d’être ainsi ballottés,
Devoir mettre trop souvent la chaloupe à l’eau
Quand le navire qui nous semblait bien flotter
S’est mis à tanguer et dériver à vau-l’eau.
Mais que tout cela veut-il dire, la dérive, le vent, le navire ?
Ce navire qui nous conduit nous menant d’un port à l’autre,
Poussé par le vent du temps qui soupire,
N’a donc point de boussole pour nous autres ?
Et bien non, point de boussole ! Ce bateau-là c’est l’arche perdue
Qui coule avec les passagers du désespoir,
Qu’ils soient noirs, noyés dans la berlue
Ou aveugles, venus partager les moments noirs !
Mais qui sommes -nous donc et que faisons nous,
Etres sans importance naviguant sur l’océan de l’oubli,
Nés pour la joie, nous voilà devenus soûls,
Tels des épaves charriées par les vagues à l’envi ?
Quand la raison aura arraisonné le bateau,
Qu’un soleil d’or lentement bercera l’horizon,
Qu’une mer d’huile apaisera nos corps à nouveau,
Nous hisserons alors le grand pavois et appareillerons !
Commentaires
Bonsoir Gilbert,
Nous ne sommes pas toujours ce que nous voulons être. Ecrivain, poète, peintre, artiste, tous nous voguons sur l'océan de la vie, ballotés de gauche et de droite. Les plus chanceux arrivent sur l'autre rive. Les autres se battent contre les éléments. Mais notre humanité nous rassemble, nous sommes vivants. Et qu'importe la raison. Cueillons le bonheur au soleil d'or.
Très beau texte
Amitiés
Josette
Un très beau texte Félicitations!
Bon dimanche.
Amitiés
Adyne
Simples pécheurs.
Superbe, Gilbert !!
Un très beau texte pour des traversées frissons, Jacqueline