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Quand les chrysalides s’envolent.

 

Assis dans sa  chaise roulante sur les sols,

L’infirme s’envole dans ses rêves d’exploits,

Plonge dans un torrent de rires tournesols,

Avides de   soleil,  dont il  devient  le  roi.

 

Enfermé dans ce corps, il frémit d’une main,

Puis étend un seul bras d’un geste qui craque,

Son  cocon  galère,  devient soldat  romain,

Tout  prêt à  survivre pendant une attaque.

 

Il plane puis marche, prend le commandement,

Déborde du sang-froid de ses membres ouverts,

Aux  futurs triomphes  manœuvrés rondement,

Pour  les  yeux ébahis qui  se  sont découverts.

 

Sa métamorphose le conduit hors du temps,

L’escalade des cœurs transporte ses amours,

Vers Chimène et le Cid sans aucun contretemps,

Il  devient  Roméo,  vit  des  polyamours.

 

Danseur d’une étoile sur voile de tulle,

Il  bondit  de  grâce  sur  une  cascade,

De gaité et de vent dans un effet-bulle,

Enrobant par hasard un jeu d’embuscade.

 

Mais le corps rappelle l’esprit pur échappé,

Dans  son  enveloppe  carcérale  infâme,

Qui  le retient captif, de la mort rescapé,

Comme chrysalide, nymphe avec une âme.     Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES

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Commentaires

  • Bonsoir Joëlle et merci de ton intérêt pour mes poèmes.  Grosses bises.

  • Bonjour Jacqueline et merci de votre amitié.  Belle fin de journée.  Amicalement, Claudine.

  • L'esprit peut s'envoler de la prison d'un corps quand la vie fut la plus forte mais qu'il faut du courage pour vivre chaque instant...pensons-y et notre regard sur le monde ne sera plus le même...

    Merci de ce partage émouvant

    Amitiés

    Jacqueline

  • Ah c'est terrifiant lorsque le corps fait sa loi !

  • Mon papa qui n'est plus parmis nous a vécu de longues années un handicap très lourd, il a souvent décrit cet enfermement de l'esprit dans un corps inerte; échapé quelquefois dans un rêve de la vie d'avant et très vite rattrapé par la réalité.  Merci de ce beau partage afin que ceux qui ne pensent pas deviennent  clervoyant pour ceux qui se sentent enfermés.                    Jacqueline

  • Merci pour votre appréciation Maria téresa et bon dimanche. :-)

  • Bonjour Gil et merci d'avoir apprécié mon poème.  Les personnes handicapées auraient beaucoup à nous apprendre sur le respect de la différence.  Je te souhaite un très bon Week End.  Amitiés, Claudine.

  • Bonjour Claudine

     

    Certains accidents de la vie qui heureusement n’ont pas eu de conséquences majeures et définitives m’ont appris combien il est difficile de vivre sans l’usage de ses yeux ou sans l’usage de ses jambes ou sans l’usage de sa voix. Je me suis souvent demandé si j’aurais pu supporter longtemps ces situations de handicaps. Dans ma vie, il m’a été donné de côtoyer bon nombre de handicapés, physiques et mentaux et d’accueillir chez moi pendant quelques années une enfant condamnée au fauteuil roulant. Je puis dire qu’ils ont gagné aisément toute mon affection et toute mon admiration. L’essentiel me semble résider dans le fait de voir dans les personnes handicapées, non pas leur handicap, mais une personne avec tout ce qu’elle a de possibilités humaines, et souvent surprenantes. Le plus beau souvenir que j’ai de cette enfant que j’ai accueilli fut de l’emmener dans un repas festif et de danser avec elle dans son fauteuil à la surprise de tous, une partie des gens présents versant une larme, et elle riant aux éclats, et disant encore. Vous comprenez ainsi pourquoi j’ai vraiment apprécié votre texte.  

     

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Bonsoir Valériane.  Je suis touchée par votre critique positive, ainsi que je l'ai été pour celles de Nicole et Rosyline.  L'empathie est nécessaire "pour se protéger", mais on déborde parfois, souvent et cela se transforme en sympathie.  Heureux, d'un bonheur qu'ils n'apprécient pas toujours, ceux qui ne souffrent d'aucun handicap.  Une bonne soirée et à bientôt chez vous, amitiés, Claudine.

  • Bonsoir Rosyline et merci pour l'intérêt accordé à mon poème : les émotions se partagent avec les amis.  Une bonne soirée et à bientôt chez vous.  Amicalement, Claudine.

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