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QUAND DANSAIENT LES CETOINES
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SCARABEES
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longtemps j'ai arpenté cette lande brûlante
cailloux, chardons gris, ronces argentées
et sous mes pas naissaient en étoiles filantes
les éclats colorées des sauterelles grises
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j'ai plongé au coeur des chardons blanchis
c'est toujours là qu'ils sont paisiblement blottis
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ce n'étaient pas des cancrelats
mais de ces cétoines dorées
petits scarabées de lumière
goutte de cuivre
solidifiée
vert métallique
pour la beauté
teinté de miel pour la douceur
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leurs élytres brillaient
armure dérisoire
ongle fendu en deux
frémissant
si mobiles !
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je les attachais à un fil
et leurs ailes se déployaient
ils dansaient au soleil absorbant sa lumière
revenaient se poser
et la restituer
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oh ! leurs pattes griffues dans mes paumes ouvertes !
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mais je les détachais
attendais avec eux
de les voir savourer la liberté offerte
conservant à jamais leur éclat dans mes yeux
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le berceau des cétoines
Commentaires
Oh, votre poème fait remonter à ma mémoire tant de choses d'une période révolue : celle d'un temps mélancolique où "un jardin suspendu" non pas babylonien, mais ligérien, m'offrait de contempler ces émaux de "cétoines" aimant à se nicher au cœur des roses odorantes du rosier gallique embaumant le potager d'un domaine troglodytique...
Amitiés.