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Présentation de mon roman SEPARATIONS (DRICOT 2015)

12273155876?profile=originalQuelques mots sur mon dernier ROMAN publié, SEPARATIONS (éditions Dricot 2015)

Le thème

"Que serait une vie sans séparations?
Les ruptures nous accompagnent dès le début en nous arrachant du ventre maternel, jusqu'à la fin ultime qui nous arrache à la vie, même si l'on n'est pas conscient de passer la première porte ni parfois la dernière.
Entre les deux, c'est une suite de dislocations et cassures qui façonnent l'existence et lui servent de repères, une ligne brisée avec, forcément, des hauts et des bas. Déjà la vérité et le mensonge, comme d'ailleurs tous les sentiments, rapprochent ou séparent. Le cheminement de la vie, la maladie, les passions et ce qui touche les êtres proches, sans parler du domaine des idées et de l'esprit, sont autant de coupures ouvertes dans la vie affective, sociale, ou au sein même de l’être. Toutes séparent de quelqu'un ou quelque chose, d'un avant et d'un après.Maintes fractures sont invisibles, passent sans que l'on s'en rende compte, opérant tout au fond de nous et presque à notre insu. Comme lorsque nous cessons d'aimer ou chaque fois que nous abandonnons derrière nous une part d'enfance.
Plus ou moins enivrantes ou tragiques, au fond, aucune rupture n’est vraiment neutre. Toutes laissent une trace. Les séparations renversent toujours. Soudain on est devenu autre tout en restant soi-même.
La vie est faite de ruptures ou, ce qui revient au même, de nouveaux départs. Rapprocher et recoller les morceaux, c'est toujours renaître, d'une certaine façon".

Le roman compte douze chapitres qui se suffisent à eux-mêmes, et on pourrait les prendre pour une succession de nouvelles, si elles n’étaient reliées entre elles par les personnages principaux, que l’on retrouve et perd de chapitre en chapitre, pour laisser s’avancer d’autres personnages qui deviendront centraux à leur tour. N’en va-t-il pas de même dans la vie ?

Autre extrait:
"A présent, Gabrielle, devenue plus fragile et vulnérable, sentait se cristalliser des angoisses qu'elle avait jusqu'ici plus ou moins refoulées. Le moment arrivait où la fille, suivant ses traces, rejoignait la mère et la détrône d'une certaine façon. Et ce n'était que le début d'une longue histoire, comme celle qu'avaient connue Gabrielle et sa propre mère et toutes les mères précédentes, une histoire indéfiniment répétée. Petit à petit, les rôles allaient s'inverser. Pourtant, plus tout à fait jeune et pas encore tout à fait vieille, n'est-elle pas, comme on dit, en pleine force de l'âge, au sommet de ses capacités? Oui, arrivée au sommet, justement, avant la descente inéluctable...
Gabrielle, qui avait toujours été sûre d'elle et savait se montrer si autoritaire avec ses employés, ses enfants et même son mari, la voilà qui se perdait dans un nuage de doutes. Elle ne savait plus se décider comme par le passé, tout semblait plus flou, moins définitif. Elle prenait parfois une direction qui lui paraissait la seule, la meilleure, et puis un mot, une réaction quelconque la faisait aller dans la direction inverse avec la même conviction. D'après Simon, il lui arrivait aussi de se répéter et elle s'irritait de devoir fouiller parfois tout au fond de sa cervelle pour trouver le mot juste. Mais bon, rien de bien grave, elle finissait toujours par retomber dessus. Son corps commençait de son côté à émettre de timides signaux ; indiciblement plus lent, capricieux. La machinerie de l'organisme imposait sa présence sans toujours répondre au doigt et à l'œil (....)
Elle avait en fait l'impression vertigineuse de ressembler de plus en plus à sa propre mère. C'était assez effrayant.
Tout passe à si vive allure. Et les enfants grandissent trop vite.
Oui, elle assumait mal l’indépendance naissante de Cécile, comme si sa fille lui jouait un mauvais tour et la prenait en traître. Cécile ne lui demandait plus son avis sur à peu près tout et rechignait à la suivre le samedi après-midi dans les magasins(...). Jusque dans leurs conversations, il arrivait à Gabrielle de se sentir larguée comme une vieille chose obsolète. Elle faisait pourtant des efforts louables pour rester dans le coup et continuait à bombarder sa fille de réflexions et de conseils. Mais il fallait croire qu'elle ne lançait que des inepties ou les questions à ne justement pas poser. Cécile l'écoutait de plus en plus souvent d'un air patient trop manifeste pour ne pas cacher l'ennui ou l'agacement, quand ce n'était pas d'avance un rejet pur et simple.
Gabrielle était toujours compétitive, mais un peu perdue. Elle sentait Cécile s'éloigner et ne reconnaissait pas toujours sa petite fille dans cette jeune femme un peu dure qui lui paraissait parfois lasse avant l'heure. Bientôt, se disait-elle, ma fille n'aura plus besoin de moi et c'est moi qui dépendrai d'elle, je ne servirai plus à rien. Avoir conscience que c'était le cours normal et même souhaitable des choses n'était pas une consolation suffisante."

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Commentaires

  • oh merci, Jacqueline! amitiés

  • Une belle plume pour interpréter la vie humaine sans lasser le lecteur par des états d'âme ressentis par un grand nombre, une lecture qui accroche, plein succès comme d'habitude   Jacqueline

  • merci Adyne. Oui, bien sûr c'est la vie de Gabrielle, l'"une des réactions possibles dans l'une des vies possibles".Ainsi va la vie! D'après mes lecteurs, chacun "se retrouve"  dans l'un ou l'autre chapitre...  Amitiés, martine

  • Très beau texte, mais c'est la vie de Gabrielle......

    Une belle idée concrétisée dans ce roman pour lequel je vous félicite..

    Amitiés.

    Adyne

  • merci Jean-Daniel, toutes mes amitiés, Martine

  • C'est quelques lignes sont une très belle observation de la vie et puis les mots sont justes, ni trop ni trop peu. Enfin, c'est l'expérience qui s'exprime.

  • merci chère Jacqueline, j'aime bien cette comparaison avec Lelouch! amitiés

  • Un peu comme dans un film de Lelouch, les personnages se croisent et l'histoire simple devient complexe comme... dans la vie!

    Très belle plume Martine, bravo!

    Amicalement

    Jacqueline

  • merci Nicole et Roselyne , je réponds seulement car je ne sais plus me connecter au réseau de chez moi, uniquement du bureau...

  • Bravo, Martine !! Amitié, Nicole

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