Pourvu que tu restes !
(Quand un bonheur infime, nous parle et nous
Intime de tenir à la vie, d’y croquer à pleines dents)
Etrangère ! Tu le fus ;
Etrangère tu seras !
Et le peu de lumière
Que capturent tes paupières
Tu l’offres au temps qui fuit ;
Et le peu de ton souffle
Qui te hante et t’étouffe,
Vole en rêves luisants,
Vole en vers fuyants!
Ainsi tu ne tiens plus !
Alors écoute et reste !
Prend tout ce qui me reste
De sève et de sang,
De souffle et de dons,
De rêves et d’aura,
De temps, de ton, de bras,
De bon, de bien, de draps,
Mais reste, reste là !
Mais reste avec moi !
Ainsi tu ne mourras plus !
J’ai besoin de tes yeux
Pour refaire le monde
Au goût de l’innocence.
J’ai besoin de tes cris
Pour tenter de construire
Un pays de cocagne.
Mes couleurs se déteignent,
Mes globules se déteignent,
La fin vient sans bruire !
Mais pire si tu n’y es plus !
Je te donnerai mon sang !
Que mes yeux se débrident,
Que mes jours se dérident,
Que mes heures se dévident !
Je ferai une étoffe,
Et la soie de tes mots,
Douceur incandescente,
Recouvrira nos os
Et que vienne la descente !
Trépas, je ne le crains plus !
Khadija, Agadir, Samedi 26/01/2013 à 19h37
© Khadija ELHAMRANI
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