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Posologie pour une prise de conscience

12273067884?profile=originalDépression :

C’est le mot vulgaire qu’ont trouvé nos contemporains pour encadrer un sentiment humain qui procède parfois  de la  simple prise de conscience, je dis parfois, parce que la dépression peut être une véritable maladie dont je ne souhaiterais pas parler avec légèreté.  

Là n'est donc pas mon propos.

Je parle de cette tristesse qui peut nous envahir et que nous nous efforçons de balayer pour ne plus l'entendre zonzonner comme un insecte gênant (bourdon ?),  à renfort de pilules et autres expédients

Comment en effet pourrions-nous survivre à la pleine conscience, entre autres, de notre finitude, si nous y pensions trop souvent ?

 Heureusement, nous avons inventé le loisir, l’ étourdissement des sens, l’engourdissement et l’ abrutissement collectif.

A " dépression ", je préfère l'ancien terme désuet de mélancolie, qui en était la version originale.

En faisant entrer la mélancolie dans le domaine de la pathologie, on stigmatise un sentiment humain qui semblerait plutôt normal au vu de ce que nous réserve l’avenir : dans le meilleur et le pire des cas et sans échappatoire, la mort. 

Nous sommes des morts en sursis et pire encore, nous nous savons condamnés.

En faisant de la mélancolie une maladie, nommée " dépression", on va s’employer  à la soigner pour empêcher qu’elle ne s’exprime. On va contribuer à son évitement, exactement  comme on cache la mort dans nos sociétés occidentales, à de rares exceptions près.

 (Exception napolitaine, par exemple, où la mort est copieusement mise en scène au moyen de manifestes exposés sur les murs et  de chevaux harnachés tirant le corbillard /carrosse aux dorures baroques.)

 

 Les grandes questions existentielles,  regroupées sous l’appellation de métaphysique, justement parce qu’elles se situent au-delà des préoccupations physiques et matérielles, n’ont plus droit de cité dans nos sociétés " évoluées ". 

On vous regarde même avec une certaine pitié teintée de condescendance quand vous tentez de les aborder. Un peu comme si vous n’aviez guère dépassé l’âge pubère où elles sont à l’honneur, en compagnie des fleurs du mal  et de votre premier flirt…

Faites-vous soigner !

Effectivement, quelle importance accorder à la métaphysique dans nos vie remplies de ce que j’appellerai des bricoles - question de point de vue ?

Vous croyez vraiment que vous passerez à la postérité parce que vous amenez bravement votre famille en croisière, nous réservant en guise de carte de vœux  la preuve, en format numérique, de votre grand bonheur ?

(Ces envois en pièces jointes, autant vous le dire, n’ont même plus besoin de moi pour prendre le chemin qui les mène à s’immoler.)

 

Si les symptômes persistent, consultez votre médecin.

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