DERIVE SPATIALE
Hypothèse hasardeuse qu'un visage se devine
Sur le miroir du temps car l'oubli le patine.
Miroir de la mare aux fées où le faune cynique se contemple
Guettant dans ses yeux reflétés le mystère de son temple.
Sphère lumineuse colorée de regrets, la larme
Craintive, flotte au vent dont les forces désarment
La beauté vaporeuse de la sylphide wagnérienne
Chahutant les cirrus en désir d'une sérénité soudaine.
Sérénité soudaine égrainée par l'orage,
Calme éphémère au service de l'éclair,
Pour zébrer à nouveau dans l'espace sans âge.
Chanteclair en perdit son plumage solaire.
Lune et l'autre à l'unisson des saisons
Bercent les cieux par leur course subtile
Tout en jouant intrépides à cache-colline.
Fantômes blêmes aux regards polissons.
Le sanglier craintif puise sa force en Baranton
Dont l'eau rafraîchissante, matrice universelle,
Purifie le temporel en demande de pardon.
Ô rêveuse câline aux épaules dénudées,
Tu appelles, dans le flou de ton regard serein
Ton cupidon volage, à la flèche aiguisée,
Qui bravera, à la nuit, le contour de tes seins.
La muse intrépide le nez en trompette
Batifole sur un tapis de pâquerettes
Dans l'insouciance de la rime du poète
A la recherche des divins mots, en esthète.
Impression agronomique d'une citrouille atomique
En dérive spatiale sur la macrofaune du potager étoilé
Par le phare lunaire d'un Pierrot satanique.
Tape ici dit la taupe rieuse au mulot médusé,
Demain pour sûr, nous festoierons au lombric.
Raymond MARTIN
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