L'heure de dormir
Il faisait froid, la lune s'enveloppait
dans les voiles vaporeux de sa robe du soir
Je la guettais, je l'observais, dans l'espoir
d'un murmure, d'un signe de sa part
qu'elle n'aurait adressé qu'à moi
J'avais froid, sans doute je pleurais
je ne me souviens pas exactement...
Il régnait cette intimité silencieuse, lancinante
entre sa pâleur et mon âme frissonnante
Une mélodie sans paroles, envoûtante
pétrifiant mon coeur et mon être tout entier
tendu vers elle d'un seul mouvement
Mais je m'enfonçais, je ne pouvais le nier
Je me figurais un rêve d'enfant
qui attendait la tendresse de sa maman...
Le regard si lointain de cette Dame en blanc
me glaçait et pourtant je restais là,face au vent
Combien d'heures suis-je restée ainsi ?
Jusqu'à l'épuisement de mes sens
qui dans un dernier appel à l'esprit
me forcèrent à quitter le néant
Il faisait froid, la lune se retirait
dans son salon tapissé de soie rose
me tournant le dos, fatiguée de sa pose,
laissant mes yeux éteints et cernés...
J'allai retrouver le lit dont les draps
seulement froissés par moi
pouvaient encore m'envelopper
de la nécessité de me reposer
Commentaires
Un moment d'intense solitude. Très beau Françoise.
Très prenant et beau
merci !