Plume en berne

[Marilyn Gè]

Poète ou non poète
Pourrais-je calmer ce flot qui monte en moi
Tels des cafards envahissant mon foyer
Souillant le miracle de la gaîté qui m'explose de toutes parts
Pour la remplacer par cette mélancolie diffuse qui tord le ventre
L'étaler de bile noire
Séchée par mon souffle raréfié
Lâchant sur un papier de marbre
Nos doutes et peurs non vaincus
Dans ce monde impie ?

Nenni...
Cachée dans mon refuge
A l'ombre des subterfuges
De l'imbécillité humaine
Je couve mes mots
Ils ne parlent que mûris voire confits
Bien planqués au chaud
Couvés le temps qu'ils s'affirment
Pour porter espoir, et comme un lâcher de ballons
Qui sait, apostropher l'amour ?
En attendant, nous chantons...
Solitaires, nous battons la mesure de la piété
Sur tous les tons
Nous ne comptons pas les pieds
Fichtre le poète n'a pas de règles !

Mais aujourd'hui nous pleurons
Au son de l'harmonica ou du banjo
Ces milliers de barjots
Combattant toujours et toujours
Pour un bout d'universel 
quand celui-ci blessé dans ses entrailles
se meurt déjà...

Nous sommes en deuil.

17/08/2013 - Egypte 600 morts / Syrie / Lybie / Afrique / Grèce / Europe / etc.

© Août 2013. Marilyn Gè

[Marilyn Gè]

Merci Gohy Adyne. Cela fait plaisir d'entrer en résonance :-)

[Gohy Adyne]

Superbe texte! Félicitations !

J'admire aussi cette magnifique photo.

Adyne

[Marilyn Gè]

Joliment dit Michel ! <3 Merci

[Lansardière Michel]

Une plume, une bulle, éphémère et fragile, elle crève à la surface du cloaque, elle peut aussi s'iriser des couleurs de l'espoir, le temps en fera son affaire comme de la vanité des hommes