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Partir et ne pas revenir

Partir c’est mourir un peu dit-on. Mais rester c’est mourir avant de partir, avant de quitter définitivement sa vie. Attendre que cela vienne en se demandant quand, où, comment, chassant les circonstances de temps, de lieu et de manière en s’illusionnant, découpant les semaines de travail avec des week-end de réjouissances fracassantes, des projets de vacances en Juillet et Août pour aller ailleurs, se ressourcer et revenir ! Et faire du sport, des régimes pour maigrir, regrossir et refaire des régimes pour retrouver le sourire perdu. Avoir des amis, ceux du bureau, de l’atelier, du ministère, d’un parti, d’un clan de retraités ” jeunes-vieux “ou vieux jeunes qui sont comme les rentiers arrogants et inquiets courant après les découvertes, les photos avec portables pour les présenter un jour au ciel et justifier de l’utilité de leur venue accidentelle sur terre !

Mais on peut comprendre leur soif à ceux-là à toujours être ailleurs, à bouger leurs vieux os ankylosés toute une vie derrière leurs habitudes.

Alors que partir sans revenir c’est découvrir pour un temps un lieu nouveau, des personnes qui, elles, sont restées et ont fabriqué un état d’esprit, vous accueillent plutôt bien en se racontant à vous, l’étranger, qui a tout à découvrir, les yeux émerveillés mais qui au bout d’un certain temps manifesteront leur désir de vous voir faire vos valises comme si à leurs yeux vous étiez le mandataire de leur histoire à diffuser partout sur votre route et qu’il ne fallait pas vous installer avec leurs confidences. Auquel cas vous pourriez vous repentir d’avoir abusé de leur sincérité à votre égard et seriez considéré comme un pilleur d’âmes, un voleur de vie privée .S’établira alors très vite un ressentiment caractéristique vis à vis de vous, qui, victime de votre volonté d’intégration auriez le rejet au bout de votre compte.

Non, partir vraiment, n’est pas mourir c’est le contraire. C’est recommencer à chaque fois comme de revivre.Rester c’est mourir au coin du feu en pensant à la vieillesse, à ce qu’il deviendra difficile et impossible à accomplir demain sur ce lieu devenu définitif. Le définitif qui tue. A ce cimetière qui n’attend plus que vous et que vous connaissez par coeur en y ayant même trouvé votre place, installé votre pierre, inscrit votre nom.

Partir c’est s’inscrire dans le mouvement de l’univers, d’une terre qui tourne sur elle-même et autour du soleil. C’est se lever en permanence comme le jour se lève et avant qu’il ne se couche, gambader sur les sentiers de la vie ! Comme un enfant !

Partir pour ne pas revenir.

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Commentaires

  • Partir, c'est mourir. Et certaines personnes se battent pour ne pas partir, pour ne pas mourir. Dans une angoisse intolérable, inhumaine,  elles s'accrochent à la vie pour ne pas laisser leur famille, leurs enfants et leur vie à cet inconnu qui attend, impatient de prendre leur denier souffle.. .Le combat est inégal, injuste. L'impossibilité de remonter le temps nous fige et nous cloue dans cette douleur. Il ne reste que subir.

    Amicalement

    Josette  

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