Sur La Butte de Montmartre
une aquarelle d'Adyne Gohy
a inspiré
Les Musiciens
un poème de Raymond Martin
Songes macabres d’une nuit d’été, engoncés dans le boléro étriqué du toréro dépité.
Un bœuf insensé, sur le toit pris de vertige, sauta les yeux fermés dans le passage de
La petite boucherie, où vaquent à leurs travaux tuyautés les employés du gaz.
« Au suivant » dit le grand Jacques, ne regardant jamais derrière lui, troublé par ses vingt ans.
Son copain Georges content d’avoir connu Fernande, lui sourit tendrement.
Le p’tit frisé au nez de fouine cherche une rime pour ses « cuisses de mouche ».
Un grand coup de vent et le chapeau de Charles sombre en Méditerranée un peu frisée.
Excité tel un lombric hors de son tunnel. Léo crie : « Poètes vos papiers ! Racontez-moi la mer. »
Maurice, oreilles aux aguets, s’en va chercher ses partitions. « Diantre! » s’étouffe Claude, vexé.
Joe à toutes jambes s’écrie : « Attention voilà les Daltons ! Cachez vos gueules de métèques !
Georges le barbu en tombe sur sa guitare et gratouille:
- Laissez-moi le temps de vivre, crie-t-il.
- Laissez-vous aller Milord, s’époumone un frêle piaf quelque peu éméché ! »
Un marteau sans maître gît sur les pavés moussus, étonné par les employés du gaz.
« Si j’avais un marteau ! déclame un blondinet avec pompes et circonstances.
- Quel beau rossignol blondinet, s’écrie la Castafiore.
- Tiens, lui dit-elle, voilà un marteau. »
Tout est en ordre, cornemuse au placard, Erik goûte ses trois morceaux en forme de poire,
Quand soudain une « Pacific » exhale ses fumées. Arthur n’est pas loin se dit-il, envouté par
Le rythme lancinant de cette épopée musicalement ferroviaire.
Du piano à bretelles, sous les doigts de Suzon, sortent des sons émanant d’une nuit d’été.
Souriant de sa performance, elle s’active à la vue d’un chaland pressé endimanché de choix.
Stoppé net, il écoute avec une appréciation non retenue ces notes en chaussée.
Sa charge le pressant, un sourire satisfait, du bout de ses doigts tombent quelques sous
Dans la boite du violon capitonnée d’un satin émeraude. Suzon, aux anges, s’active au mieux.
D’un signe de la tête, il salue Suzon et reprend sa marche pressée vers le bas de la butte.
La marche nuptiale résonne dans la tête d’Emile, volontaire de l’archet comme de coutume.
Actionne celui-ci sur les cordes en boyau de mouton, grinçantes au bord de l’asphyxie.
Exécution magistrale sans miaulement, la marche s’écoule sous les doigts sereins d’Emile.
Raymond Martin
D’après une aquarelle de : Adyne Gohy
Juin 2015.
Un partenariat d'
Arts
Commentaires
Un grand merci Mireille, pour cet élogieux commentaire.
Belle journée.
Amitiés.
Adyne
Magnifique ce poème rappelant les auteurs et leur texte accompagné de la jolie peinture! Vraiment les poètes ne sont pas disparus! Amitiés Mireille
Merci Thomas pour être venu apprécier ce partenariat.
Bonne fin de semaine.
Bien amicalement.
Adyne
Un grand merci Charles pour cet encouragement
Bonne fin de semaine.
Amitiés.
Adyne
Merci Dominique pour ta visite et appréciation.
Bonne fin de semaine.
Biz
Adyne
Merci Monia Boulila pour votre appréciation.
Bonne fin de semaine.
Amicalement.
Adyne
Chers Adyne et Raymont,
Comme toujours ,que du beau et du bon.
Charles
Superbes biz à vous deux
De la fantaisie et de l'humour dans ce texte, merci Michel, pour cette appréciation.
Bonne journée.
Amitiés.
Adyne
Merci Anne pour votre appréciation.
Bonne journée.
Bien amicalement. Adyne