C’est spectaculaire l’intérêt que nous portons aux animaux de compagnie. A tel point que le chien ou le chat qui sont les plus proches, les plus communs- sans omettre les chevaux, les serpents, les tortues, les oiseaux, poissons etc…- sont devenus des centres d’intérêt incontournables. Et quand l’individu à grande échelle se passionne sans compter,  le commerce n’est jamais bien loin ! En la matière il y a de quoi faire : paniers, croquettes, pâtés en boites, litières, vaccins, articles de mode en tout genre (pulls, colliers, lunettes, laisses), émissions de télé, hôtels, toilettages, frisages, parfums, shampoings, brosse à dents, niches, chatteries, assurances… La liste n’est pas limitative. Il y a sûrement quelque part un illuminé qui a fait bâtir une maison avec pelouse pour son chien, qui lui a acheté un portable, un radio-réveil, un relax pour ses rhumatismes, qui lui présente les célébrités du moment sur son divan le dimanche après-midi !
C’est le délire total. Les êtres humains se détestent tant qu’ils se sont jetés pieds et mains liés dans l’amour pour les bêtes qui leur renvoient des coups de langue et des yeux langoureux devant des gamelles de Kit et Kat. Il y a pire quand l’animal sert de protection contre l’invasion : méchant, il dissuade toute communication, aboyeur, il abasourdit et sert d’exutoire aux rancoeurs et aux injustices accumulées.
Voilà une société que l’on qualifie de civilisée. Notre pouvoir d’achat nous permet ainsi de subvenir à l’entretien démesuré et sûrement incompréhensible pour eux-mêmes des animaux de compagnie ! Mais où veux-je en venir à mélanger ainsi diversement l’intérêt que nous leur portons ? Et bien à un chiffre pardi !
Si l’on multiplie la dépense pour le chien par le nombre de chiens concernés dans le monde, si pendant un an l’on suspend cette dépense pour la reverser au compte de l’illétrisme, de la faim, du sous-développement, on résout ces problèmes !
Un an, ce n’est pas un sacrifice si énorme mon vieux ? Si tu te contentes des déchets du boucher, du pain rassis trempé dans du lait. Il y a des hommes qui se contenteraient de bien moins , pensant que tu mènes carrosse . Alors fais un effort puisque ton maître ne comprend pas la générosité, qu’il se plaint de l’étranger qui envahit son territoire et te demande de le garder. Ce n’est pas au risque de ta vie, rien ne t’est reproché. Il se peut même que si tu pouvais parler tu pardonnerais à celui qui te donne des coups de pieds, alors cet effort te paraîtra bien infime. Au passage tu résoudrais en partie une question inhérente à l’égalité : celle de la répartition des richesses dont tu vois bien le caractère excédentaire qui t’est dévolu !
Avis aux canaris, tortues et autres !