Songerie, en hommage à Daniel Haccoun
Parois me viennent des regrets.
Ma mémoire agit sans mon gré.
J'essaie de défier son zèle.
Mais sans devenir infidèle.
Daniel Haccoun tenait salon,
Où de loin, en toute saison,
Des peintres et des gens de lettres
Venaient flâner près des fenêtres.
Or la porte restant ouverte,
Ils y pénétraient, émus certes
Par la grâce qu'ils percevaient,
Bonheur à ne pas s'en priver.
Ce lieu d'échanges habituels
Offrait le charmant rituel
D'émettre nombreux commentaires,
Non pas dans le souci de plaire.
Lors, pour ma part, j'ai recueilli
Encouragements et avis,
Stimulant mon choix du partage,
Les ai reliés en cent pages.
Titres datés qui me surprennent
Et des propos qui me ramènent
Auprès de gens que j'ai aimés,
Tenus loin de moi désormais.
De disparus, privés de vie,
Je ressens la vive énergie,
Que garde active l'écriture
Et que révèle la lecture.
Je pense être devenue sage.
Je saisis les joies de passage,
Tente de ne pas m'attrister,
Et des regrets me délester.
3 mars 2015
Commentaires
Tout change avec le temps!
Merci Suzanne pour ce partage.
Bien amicalement.
Bonne fin de semaine.
Adyne