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À l'attention de Guillaume de Chassy

Créateur interprète inclassable :

Reflets d' "Impressions nocturnes"

En témoignage d' "Harmonies du soir " ligériennes

De la part d'auditeurs captivés par une palette de peintre poétique

ou

"Embarquement pour s'y taire" dénué d'artifices

 

 

"Les Sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;

Valse  mélancolique et langoureux vertige" !

Charles Baudelaire.

 

 

                                Comment vous remercier de votre offrande musicale improvisée, tellement inspirée, au cœur de ce festival en confluence, sans en dénaturer l'essence même, en prenant le risque d'user d'un langage convenu déflorant la magie de ces instants baignés de grâce auxquels vous nous avez généreusement convié, car, pour détourner, une formule d'une certaine "Claudine au concert", " le mot n'est il pas rebattu", tandis que " l'arabesque de musique "subsiste, quant à elle, " éternellement vierge" ?

                               Or, cependant que les éléments n'étaient guère réunis à générer une atmosphère fructueuse pour une "Invitation au voyage" de cette dimension, nous n'avons eu nullement besoin d'invoquer un Dieu à notre rescousse, celui de l'imaginaire ou des arts orphiques," Pour que la nuit soit propice" et nous incite à voguer sur des flots enchanteurs, nous transportant loin, bien loin de ce cadre de repli, n'ayant rien, mais absolument rien, hélas, d'idyllique, mais que vous avez su nous faire occulter, en nous guidant depuis la poupe de votre embarcation ligérienne, au gré de l'onde du "Domaine Royal[1] ", vers une "Isle Joyeuse" qui vous est propre, afin de nous permettre d'accéder à d'autres rives évocatrices de paysages flamboyants, où, au milieu de l'incendie d'un crépuscule, se dégageait un calme rayonnant salutaire !

                               Contrastes empreints d'une identité singulière certes, révélant un univers rare, subtil et foisonnant d'expressivité, trahissant l'onirisme, le "monde splendide des rêves", échappant à toute tentative de classification, sans pour autant renier les maîtres du patrimoine reçus en héritage, ni renoncer, ainsi, aux "Nourritures spirituelles" puisées auprès de ces vénérables ainés et maintes sources d'admiration porteuses d'influence, qu'une "oreille non absolue" n'est pas toujours en mesure de discerner, avouons-le franchement, œuvres nimbées parfois de "Clair de lune" fauréen, de "Reflets dans l'eau" debussyste, de "Jeux d'eau" ravéliens, et autres "Rêveries" à la Satie, aux antipodes de "Descriptions automatiques" de "Précieux dégouté", "Pages mystiques" et sensuelles profondément habitées, que nous recevons avec délectation, en ayant conscience du privilège d'un tel don :

 

"Ô douce volupté, sans qui, dès notre enfance,

Le vivre et le mourir nous deviendraient égaux[2] ",

 

professait, clairvoyante, une illustre plume sensitive baroque…

                              C'est la raison pour laquelle, encore imprégnés de cette étonnante et insolite flânerie fluviale, pétrie de poésie, enluminée de touches picturales sonores dont vous nous avez fait bénéficier en compagnie de votre complice Antoine Carlier, sans omettre le prélude initiatique éclairant ce parcours naturaliste, thème auquel nous ne pouvons qu'être sensible, fruit d'une chatoyante union entre Appellanire et Euterpe, nous avons pris la liberté de tenter de vous traduire nos impressions de candides, particulièrement animés du désir de saluer l'originalité d'une telle association, doublée de l'émotion engendrée par ces heures de partage subtilisées à la monotonie du quotidien, à "L'usure des jours[3]" suivant la définition d'un critique littéraire.

                             Avec tous nos compliments les plus sincères de simples auditeurs, en vertu de la beauté de votre engagement artistique.

                            Dans l'attente du plaisir de vous entendre à nouveau en Touraine, au centre de ce "Jardin de la France" cher au père de Pantagruel et chanté naguère, par Le Tasse.

                            Et qui sait, si nous n'aurons pas l'opportunité dans un avenir proche, de vous suggérer une alliance fervente d'un genre différent, actuellement en germination, selon, assurément, votre volonté, disponibilité et état d'esprit à ce sujet ?

 

                            Respectueusement,

 

                             Valériane d'Alizée.

 

Post-scriptum :

Veuillez trouver ci-joint deux "tableaux" littéraires que nous vous dédions, signés d'un Tourangeau de cœur qui a séjourné à deux pas du "Grand Coteau" (demeure de Francis Poulenc) à Nazelles, précisément, "peintures" ayant trait à cette "thématique aqueuse", traitée lors de cette parenthèse si luxuriante, semblant comme hors du temps, chargées du rôle de messagères auprès de vous, vous transmettant, mieux que nous ne saurions le faire, les sensations imprimées dans notre mémoire.

 

 

XII

 

                                                                                                             Stupeur épanouie

                                                                                                                        V.H.

 

Voici pour vivre une heure, un rêve riverain :

Les sables et les saules gris, et le serein

Espace du ciel clair, et toutes les prairies

Vers l'occident, où vont les génisses nourries

De fleurs et d'herbe douce ; et tu peux vivre, ainsi,

Ignorant quel hasard t'a mené jusqu'ici,

Rieur du rire inconscient, rêveur du rêve

Gai des forêts d'avril où sourd un chant de rêve ;

 

Car le jour joyeux et le fleuve s'endort :

On y pourrait cueillir le reflet des fleurs d'or.

Il s'envole de blancs flocons aux toisons grises

Des nuages, épars aux plaines inconquises

En lents troupeaux brouteurs et que pousse, berger

Invisible des infinis, un vent léger,

Si léger que son vol à peine effleure l'onde…

 

Et la passivité de cette heure est féconde.

 

 

Francis Vielé-Griffin

 

(1864-1837)

 

(Pièce issue "d'Euphonies", recueil "Cueille D'Avril", 1886.) 

 

 

IV

 

 

 

Fleuves d'amour imperturbés

Où j'ai lavé le carnage de vivre ;

Ciels de clarté dont la splendeur délivre ;

Mers de douceurs aux lointains courbés

Vers des pays dont le nom vague enivre…

 

 

 

Toujours plus avant ! la route est courue

Des petits désirs et des lâches orgueils ;

Mon âme est forte et fut secourue

Par des baisers de joie et des larmes de deuils

…..    Vois, au ras du coteau, cette étoile apparue…

 

 

 

                                                                    Francis Vielé-Griffin

(Recueil "Fleurs Du Chemin Et Chansons De La Route", 1893?)



[1] : Allusion  au titre d'un recueil de Francis Vielé-Griffin chantant les beautés de la Loire, fleuve royal.

[2] : Les deux premiers vers  de l' "Éloge de la Volupté", ouvrage "Les Amours de Psyché" de Jean de La Fontaine.

[3] : Extrait d'une citation  de Roland Barthes.

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