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Ascenseur pour un caveau (TF)

On avait enfin fini par trouver la planque du magot. Il n’y avait désormais plus de doute quand à savoir s’il s’agissait d’un crime ou d’un accident, car la cachette était vide.

Legris avait entraîné dans sa chute le garde-fou provisoire masquant l’entrée béante de la cage de l’ascenseur démonté, si bien qu’il y avait eu un doute sur la fiabilité de celui-ci. La société responsable du remplacement de l’appareil vieillot avait crié « au sabotage », invoquant pour preuve la parfaite robustesse des rambardes provisoires installées aux autres étages.

L’immeuble à appartements de haut standing était en complète rénovation, ce qui y faisait régner une animation inhabituelle. Ceinturée d’un grand parc arboré, lui-même circonscrit par un mur d’enceinte, on ne pouvait y rencontrer d’indésirables, ceux-ci étant arrêtés au corps de garde de l’unique entrée de la « Résidence des Trois Tilleuls ».

Albert Legris était un pingre notoire. Il était entouré de voleurs et malgré cela, l’idée de placer de l’argent dans une banque le rebutait. Le grigou de la pire espèce, celui qui entasse des valeurs dont personne ne profitera jamais. Personne ? Voir ! Car son petit trésor venait bel et bien de changer de mains …

Restait à savoir dans les mains de qui ? Germaine, femme de ménage du mort depuis plus de trente ans et bavarde comme une pie, ne passait guère un jour sans parler à tout le monde, mais surtout à n’importe qui, du magot du vieux. Legris l’avait embauchée alors qu’elle sortait de prison, pour avoir… volé l’argenterie chez son employeur. La robuste paysanne normande était alors sans toit ni revenu, et depuis, elle avait peut être gardé une certaine reconnaissance, se méprenant sur le fond. Il la payait une vraie misère, et avait simplement joué son petit « Thénardier ».

A l’heure estimée du drame, Germaine était au supermarché, mais il ne fût pas possible de recouper ces dire par le témoignage d’une ou l’autre caissière. Fait étrange, elle avait perdu le ticket de caisse, base sur laquelle, son tout juste défunt patron lui remboursait, au centime près les dépenses du ménage. Quand on sait que la date et l’heure était imprimée sur les souches de cet établissement, la perte était fâcheuse.

L’accident n’avait pas été compris immédiatement. On avait d’abord cru à une simple disparition de Legris, avant finalement, le lendemain matin, de le trouver étendu derrière une voiture dans le sous sol où il était « tombé » du deuxième étage. Selon le médecin légiste, la victime n’était pas morte sur le coup, et avait pu ramper dans le noir jusqu’à l’endroit où on l’avait découverte. L’inspecteur chargé de l’enquête, Cédric Lemaire, pensait plutôt que le moribond avait été traîné là, où il serait moins en vue.

Quoi qu’il en fut, le criminel avait agit dans un créneau de plus ou moins deux heures, et ce aux environs de l’heure à laquelle les différents corps de métier opérant dans le bâtiment terminent leur journée de travail.

Au moins trente-deux lingots d’or d’un kilo chacun auraient dû être retrouvés dans le double fond astucieusement aménagé de la garde-robe, comme l’attestaient les bordereaux d’achats négligés par le voleur. Qui, à part la bonne, c'est-à-dire la seule personne circulant librement dans l’appartement,  pouvait être au courant de la cachette ?   A suivre …

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