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Progressivement, nous devenons dépendants. Si rien ne nous rattache à une habitude, qu’elle soit physique, morale, psychologique, sociale, nous voilà devenus malheureux !  La dépendance s’installe à notre insu et devient évidente, palpable. Elle creuse son sillon de plus en plus profondément et nous laisse souvent désemparé. Quand par miracle, pendant un court instant, elle nous soulage de son avancée- le verbe est lâché- c’est bien alors une délivrance d’être momentanément épargné par ses attaques. Elle a la peau dure autant que nous avons l’âme sensible et faible.

Elle s’incruste partout à commencer par notre corps qui la subit au travers de ses petites douceurs  quotidiennes. Petites récompenses que nous nous octroyons pour nous rassurer sur notre droit à vivre : chocolats, apéritifs, repas de fêtes …qui ne suffisent d’ailleurs plus à nous satisfaire sur ce plan pour que nous ayons d’autres appétits plus féroces, toujours plus féroces : drogues en tous genres qui nous plongent dans des comas permanents ou encore une sexualité débridée et performante. D’où l’apparition de toutes sortes de frustrations lorsque des individus sont mis en compétition. Que ce soit dans ce domaine ou dans un autre d’ailleurs …

Comme celui qui n’atteint pas le niveau de vie de son voisin et qui en devient malheureux. Mais connaît-il, celui-là,  l’engrenage du voisin ? Celui des dettes contractées à vie qu’il faut rembourser quoi qu’il arrive !  Cette situation deviendra tellement obsessionnelle que pas un instant de bonheur ne pourra désormais filtrer. Le crédit étant lié au contrat de travail, imaginons- si nous ne l’avons vécu un jour nous mêmes- la souffrance au quotidien de ce salarié.  Privé de la dépendance  au qu’en dira-t-on, au que fait-il, au que devient-il, au comment fait-il,  par le contrat qui vient d’imploser, le voilà doublement affecté !

Patatras ! Voila l’édifice qui s’écroule. Rappelons-nous la série Dallas et son leitmotiv : amour, gloire et beauté ! Tout perdre, tout recommencer, retrouver de nouvelles dépendances. La beauté, quant à elle, fait son petit bonhomme de chemin et ne pourra être malheureusement renouvelée ! C’est une des conséquences majeures à toutes les ruptures que nous subissons. Perdre son emploi, ce n’est pas si grave au fond : c’est souvent l’occasion de «  revivre «, de trouver une autre voie, quelquefois bien meilleure. La dépendance,  quant à elle,  nous vieillit et nous enlaidit petit à petit.

Heureusement, diront certains, il y a la morale, la religion, l’éducation parentale qui peuvent nous sauver. A chacun « sa route, chacun son chemin, chacun son rêve, chacun son destin, passe le message à ton voisin ! « qui chante  ça  déjà ?

Sommes-nous aussi dépendants de nos rêves ? Décidément l’addition est lourde…

Pensées à chaud et à froid (3/7/2012)