Le 31 mars, le Millenium Film Festival qui fêtait entre autres les 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l'homme, invitait Stella, épouse de Julian Assange, à venir présenter ITHAKA. Ben Lawrence, le réalisateur, suit les espoirs et la détresse des proches de Assange, son épouse, ses enfants, la douleur et la dignité de son père devenu un pilier de cette famille dévastée. Au delà des anecdotes familiales et des inquiétudes sur l'état de santé de Assange, des échéances juridiques qui pèsent sur l'issue de l'affaire (Assange est privé de liberté depuis 2010), il s'agit d'un scénario digne de figurer au BIFFF. Comment des états qui ne possèdent pas les arguments nécessaires pour excuser les exactions qu'ils commettent recourent à des montages kafkaïens allant jusqu'à prononcer des peines de prison de 175 ans et des menaces d'isolement dans des prisons de haute sécurité à l'encontre de lanceurs d'alerte qui prennent le risque de faire connaître le dessous des cartes des enjeux internationaux. Le propos ici n'est pas de retracer le procès de WikiLeaks, ni de s'intéresser à la personnalité de Assange ou à son statut de héros ou de bouc émissaire, on peut trouver des informations jusqu'à saturation sur le net. Mais en tant que citoyen, il faut bien se la poser cette question : à quelle information pouvons-nous, devons-nous prétendre ? Avons-nous encore les moyens de contrer la désinformation? Quelle société voulons-nous léguer à nos enfants, une société manipulée par quelques-uns? Pourquoi ne sommes-nous pas en mesure de protéger ceux qui dénoncent alors qu'ils ne révèlent rien d'autre qu'une vérité prouvée. Devrons-nous nous contenter des constatations sur le temps qu'il fait ou de la gaufre de Liège à redécouvrir au journal de 20h ? Il est vrai que nous avons nos héros médiatiques, quelques téméraires bronzés qui n'hésitent à plonger dans une piscine remplie d'araignées ou à avaler des insectes crus sous les beuglements de fans hurlants. Si l'objectif est de museler toute tentative de révéler des bavures au nom de la "sécurité d'état", de museler la presse par des exemples de représailles musclées (les organismes de presse qui ont relayé les documents de WikiLeaks ont été menacé de poursuites), alors il y a bien de quoi bien devenir phobique à toute forme de pouvoir.
Si vous estimez qu'il est de votre droit de bénéficier d'une information libre et indépendante, soutenez la campagne lancée par la mère d'Assange, découpez des banderoles dans du papier ou du tissu jaune (voir photo) et épinglez-les aux arbres en signe de protestation.
Palmina Di Meo
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Amitiés
Liliane