L’hilarité d’antan est sourde à mon appel
Effarouchée, je crois, par dame Poésie,
Qui, rôdant près de moi, s’active épanouie,
Pareillement les jours de chaleur ou de gel.
Or, j’ai envie de rire, aux éclats, s’il se peut.
La muse qui m’inspire est une grande dame,
Généreuse, en éveil, prenant soin de mon âme,
Sans la moindre folie. Ô présent ennuyeux!
J’avais le don, jadis, d’animer la maison.
Me suffisait de rire, merveilleux artifice.
Lors mes deux soeurs, ravies, dépourvues de malice,
Se pâmaient aussitôt, sans rime ni raison.
Notre mère, intriguée par nos débordements,
Était intéressée à en savoir la cause.
Sans tarder, je trouvais à dire quelque chose,
Qui l’égayait aussi, mais plus discrètement.
L’exubérance, hélas! qui me poussait au jeu,
S’est retirée de moi qui n’ai plus de complices.
Elle engendrait le rire qui faisait mes délices.
Je m’y expose encore autant que je le peux.
31 janvier 2006
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