Songerie
Je n’interroge pas le sort,
Même à court terme, imprévisible.
Ma chaloupe amarrée au port,
Je vis solitaire et paisible.
Je vois, en restant éveillée,
Des crimes engendrés par la rage,
Mais aussi, suis émerveillée,
Par le génie et le courage.
Nostalgique, ou soudain ravie,
Chaque jour, je tourne une page.
Je transcris des instants de vie,
Et capte de belles images.
Je m'habitue à la vieillesse.
Mon corps est devenu pesant.
Je me vois enlaidir sans cesse,
Un constat certes déplaisant.
J'aurais voulu avoir la chance
De penser que tous les pays
Verront cesser les violences
Et disparaître la folie.
Comment pourrais-je l’espérer?
Elle est devenue incurable.
Nul ne voudra s’en libérer;
Ce sont les autres qu'elle accable.
Dans mon île, étant à l'abri,
Je médite dans le silence,
Souris souvent, jamais ne prie,
Me maintiens dans l'indifférence.
18 janvier 2015
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