Nous nous aimions jadis, en ce pays lointain.
Nous fûmes séparés et tenus à distance.
Un hasard provoqué nous remit en présence,
Fit que nous devenions plus que de vrais copains.
Si longtemps éloignés, nous avions réussi
À sauver les émois de notre adolescence.
Je gardais en mon âme une vague espérance.
Te revoir en santé fut mon très grand souci.
Quelques jours exaltants et l'absence à nouveau.
Le silence non pas; m'arrivèrent sans cesse
Traversant l'océan, tes signes de tendresse.
Vingt années d'amitié depuis ce renouveau.
Tu m'appelais souvent; lors prise à l’improviste,
J'éprouvais chaque fois un battement de coeur.
Tu me parlais de tout, d’un film ou d’un auteur,
De ton vif intérêt pour l’oeuvre d’un artiste.
Nous avons partagé des instants d'allégresse
Échangé des pensées et des rêves aussi.
J'avais bien des raisons de te dire merci,
Ce n'était certes pas par pure politesse.
Tu ne m’entendras plus te dire que je t’aime.
Tout en m'attendrissant auprès de ta photo,
Je pense à ta fidélité, lors aussitôt
Je te dis que la mienne est demeurée la même.
3 juin 2011
Commentaires
Bravo Suzanne pour ce très beau poème, bercé par le rythme de l'Alexandrin que tu manies à la perfection.
Qui ne rêve de connaître un jour pareil amour qui perdure au-delà de l'espace et du temps.
Tendresse, fidélité, allégresse ... Comme le dit Liliane, rien que du bonheur.
Bonne soirée près d'une photo de l'être tant aimé. Bisous. Rolande
Très beau et émouvant souvenir, Suzanne.
Du bonheur distillé dans vos phrases.