Dame, vous avez l'art divin et la manière
D'esquiver l'entretient en feignant la rencontre;
Qui de vous m'approchant et me voyant tout contre
Accuse votre fuite en sa feinte dernière.
Pour vous beaucoup aimer aussi un peu souffrir,
Plus doux lien m'enchaîne à ce coeur languissant
Qui se voudrait Amour vainqueur et florissant,
Je me meurs doucement, lentement sans mourir.
M'aimez, le voulez-vous, votre absence perdure?
Mon âme, ma douce âme en prison retenue,
Il faut encore aller, par le sort, détenue,
Saurai-je attendre alors que maints griefs, j'endure?
A vos yeux, trouver grâce et m'y fondre d'Amour,
L'offrande, faites-moi, de votre coeur aimant
Afin qu'entre vos bras, je fusse un vif Amant,
Le Maître et le Seigneur de votre bel atour!
L'unité de Soi-même en deux-Un, recouvrée,
Combien nous faudra-t'il de temps en l'Heure ouvrée?
L'humaine amour se lasse en sa prison dorée
Et de vous, je ne puis demeurer à l'orée.
Nous ne rimerons pas à l'amour embrasé
En conjuguant nos corps, il me faut m'y résoudre
Et ce grain pur et doux, nous ne l'y viendrons moudre
A la meule du coeur dont je suis écrasé.
Orélien des SOURCES.
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