Joyau des Pyrénées
Une aquarelle d'ADYNE GOHY
inspirée par un poème
et des photos
de
RAYMOND MARTIN
Le Gave
Tu pourrais l'être, mais n'es pas enfant de la balle
Aussi natif du cirque, le doute, certes, subsiste.
Frêle, menu, toujours scintillant, apaisant le cheval
Par ton onde fertile où se trempe la bique
Certes, bêlements, beuglements, hennissements t'entourent
Cette symphonie pastorale sans tambour ni trompette
Se déclame chaque jour aux ouïes des vautours
Sans portée linéaire, mais en harmonie parfaite.
La douce mélodie de tes clapotis avenants
Berce tendrement soldanelles et iris violacés
Le trolle aérien à corolle jaunâtre s'affiche sur tes flancs
Discrets et moussus, touffus, par le soleil irradiés.
Tu entres en piste par ton lit rocailleux élargi,
Dans ce cirque panoramique à la bergerie divine
Où les troupeaux espèrent l'heure de la traite bénie
Les clochettes des jonquilles tintinnabulent en sourdine.
Symphonie pastorale sans tambour ni trompette,
Aux senteurs infinies, aux portées sans note grave
Gentianes lancéolées, benoîtes têtes haute participent à ta fête
Ton nom t'est donné ici en Ossau, celui de gave.
Tu accompagnes, venus d'Arles, les pèlerins de Compostelle,
Qui de marche lasse, ont désiré ta fraîcheur,
Ta reposante verdeur, en lavant leurs gamelles,
Pour reprendre enfin vers l'Aragon leur montée de pêcheurs.
De Gabas encaissée à Laruns ensoleillée
Tes défilés étroits granitiques aux rudes cascatelles
S'égrainent, ombrageux, en chapelets disloqués,
Roulant vers la plaine les grains siliceux et frêles.
Tu salues Aramis et te voilà t'écoulant dans la plaine fertile
Serein, presque endormi, songeant à ton frère d'Aspe
En lequel tu te fonds, naissant ainsi l'Oloron subtile.
Ton histoire ici s'achève, brève, car elle est plus vaste.
Un partenariat d'