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les vieux

Dehors le vent séchait les gouttes de pluie

sur les bras du grand sapin qui était toujours là.

Doucement ils ont écartés les chaises de la table.

et avec d'infinis précautions, ils se sont assis.

Au coin de la pièce, l'horloge égrainait son doux bruit.

Le grand balancier de cuivre, dans lequel, je me regardais enfant,

oscillait dans sa cage de bois blanc.

L'odeur du café emplit la pièce,

une boite de fer blanc, où l'on gardait les biscuits

réservés aux invités vint rejoindre les tasses.

Il y eut un silence,  le temps que l'on versa le café

puis réchauffés, ils se laissèrent aller,

chacun prenant garde de ne point gêner l'autre dans la conversation.

ils parlaient et riaient de bon cour en évoquant leurs souvenirs.

Leurs visages abimés, s'étaient éclairés,

leurs gestes, malgré l'animation, restaient emprunts

de la lenteur qu'inflige le temps.

ils étaient là, et vivaient une grande heure

et moi, je les regardais sans bouger, perdue dans mes pensées.

Nid' âme (1994)

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Commentaires

  • oh que de souvenirs effectivement autour de ce café, ils ne sont plus là mais chacun d'eux demeurent éternel en mon cœur, c'est grâce à ce moment magique que le vieillissement a pris une toute autre tournure dans mon esprit je n'avais que 34 ans ! je ne pensais pas que le café de JOSETTE vous guiderait jusqu'à celui-ci ! la scène se  déroulait dans le moulin magique de mon arrière grand-père- que de souvenirs - j'en parle dans un livre que je viens d'achever, j'avais fait une promesse à la petite soeur de mon arrière grand père décédée à l'âge de 11 ans en 1893. Fidèle la promesse que j'avais formulée j'ai découvert la vraie histoire de cette enfant et compris que tous les signes qui m'avaient parlé tout au long de ma vie avaient leur raison d'être et de me parler !

    les cafés m'ont toujours emportés bien loin notamment autour de la création de pièces de théâtre qui ont fait beaucoup rire ! merci ^pour votre vivant commentaire, il me renvoie à un autre poème entassé dans un coin , le nez dans le bol c'est encore à ma grand mère que je songe, que de souvenirs en éclats , toute la" vivance" de la vie est là en nous qui ne demande qu'à jaillir, le temps sur nos esprits n'a pas de prise, et s'il ralentit un peu nos pas ce n'est que pour sublimer la joie que nous avons à vivre !! Alors un petit café virtuel pour saluer la vie et le plaisir de vivre ?  un des acteurs que j'avais mis en scène avait appris ce petit texte par cœur, des années après il le connait encore et me le récite  quand nous nous retrouvons aux hasards de la vie :  la chose me touche à chaque fois non pas que ce soit moi qui l'ait écrit mais bien plus parce qu'il parle à nos cœurs  l'essentiel ne demeure t'il pas là ? Merci je suis touchée une nouvelle fois

  • Bonjour Nadine,
    Le café est décidément à l'honneur ! C'est notre madeleine de Proust. Quand on pénètre dans une maison et que cela sent le café c'est tout un tas de souvenirs qui jaillissent : le nez dans le bol avant l'école, le café à la terrasse avec des amis, le café en famille, le café au bureau...Et comme vous l'associez avec la fleur de l'âge c'est tout le bonheur de vivre, d'apprécier l'instant présent que l'on ressent dans votre poème. Touchant.Vive le bon café en bonne compagnie !
    Amicalement
    gilbert

  • merci KHADIDJA,  oui mon institutrice m'a fait découvrir l'horloge qui dit oui qui dit non à l 'âge de 10 ans , c'était assez exceptionnel à l'époque en 70  ...peut être cela m' a t'il amenée dix ans plus tard à vivre cette scène vécue un peu  en spectatrice ! Une chose est certaine à partir de ce jour là , je n'ai plus vu les "vieux" avec le même regard, les corps étaient marqués par le temps mais les cœurs étaient jeunes !!  depuis ce jour j'ai beaucoup moins peu de vieillir merci à eux qui étaient cher à mon coeur et qui ne sont plus de ce monde là !! ils m'ont fait un beau présent ce jour là !!

  • Encore une fois, un autre texte que celui du grand Jacques BREL et qui nous représente si bien cette lenteur et cette susceptibilité des vieux! L'horloge est encore là comme le temps d'ailleurs qui se refuse à cesser de les observer s'aimer éternellement et secrètement, sous les regards curieux mais admiratifs de la poétesse. Un très bel écrit qui m'a touché. Bravo Nadine.

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