Autour du château les serfs se pressent,
Gueux, vilains, loqueteux sur la paille,
Ignorants de tout bords, lies des messes,
Chevaliers des ânes, des bons à la mitraille,
S’agglutinent comme les rats aux déchets
Et dansent la biguine aux vitrines éclairées ;
Au château, le seigneur de ce tableau lacéré
Danse aussi toutes portes jusqu’à ce jour fermées.
Voilà le troupeau, voilà la gueusaille,
Voilà l’affamé, le banni, l’idiot de l’année,
L’éclopé, l’oublié, le pauvre, la honte inavouée
Qui entre par la porte d’un jour de ripaille.
La porte est ouverte un jour pour qu’il voit,
Pour qu’il sente les parfums, goûte des plats,
Hume l’air pur qu’il ne connaît pas
Et crie partout qu’il était à la table du roi !
Rois ou reines du monde :
Tous les précités, de peu de foi désespérés,
Morts aux combats ou à toutes les frondes
N’ont rien d’immonde que du hasard d’être né.
Voyez les yeux d’enfants éplorés qu’ils ont gardé,
Quêtant un regard d’où l’amour s’est envolé.
31/12/2017
Commentaires
Très beau texte Gilbert. Le résumé d'une humanité qui s'enchaîne. Rien ne change, tout continue.
Amitiés
Josette
De gros nuages noirs commencent à rouler dans le ciel et le vent se met à monter. La fin de l'année risque d' être chahutée ici en Sud-Ouest. Merci à vous, Liliane et à vous Monsieur Paul pour vos appréciations qui évidemment me touchent. Recevez tous mes voeux pour l'année nouvelle, de bonheur et de santé à vous et à votre famille. Joyeuse soirée ! Amitiés,gilbert.
Meilleurs voeux à vous/toi, cher Gilbert,
Qui de ta plume éloquente et sobre,
lances un regard cuisant et par tes vers,
sur le monde devenu fou, jettes l' opprobre.
Ta bienveillance, ta clairvoyance,
Au travers de tes textes généreux,
Racontent sur le site une belle danse,
Celle de la vie, dont nous sommes bleus.
Merci à toi, ou vous, mais qu'importe,
L'amitié ici ouvre les portes.
Avec ma respectueuse amitié,
Liliane