« J’ai peur du vide ! »,
M’avait-elle dit.
« Malgré mes rides,
Je le maudis ! »
J’ai frémi malgré moi
Imaginant le vide
Quand on monte sur un toit
Qui est pourtant solide.
J’ai observé l’espace
Vu du haut d’un rocher.
Sur la falaise d’en face,
Mouettes allaient nicher.
J’ai ressenti son vide
Par un matin d’avril.
J’en avais mal au bide.
C’était le trente avril.
Mon père succombait
À d’atroces souffrances.
Le vide le remplaçait.
Il entrait dans la danse.
Il s’installait sournois,
Fétide, amer, tenace,
S’emparant de mon moi.
Mon sang devenait glace.
J’ai mesuré ce vide
Qui est peu mesurable,
Immense, sordide,
De désespoir capable.
Ce vide, je le déteste,
Je le hais, je le maudis.
Il ne laisse rien en reste.
Il a tout englouti.
Ce mot de quatre lettres
En a une de trop.
Ôtons-lui une lettre.
« Vie » est un meilleur mot.
Car mon père est en moi.
Ses signes de survie,
Ses gènes ancrés en moi,
Sont restés bien en vie.
J’en ai même transmis
À quatre beaux enfants.
Papa n’est pas fini,
Il vit assurément.
Deneyer Viviane 12/04/2011
Commentaires
Ce sont juste quelques mots simples de mon coeur à ma plume...
Merci Eve ;-)
Excellente journée.