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Le livre oublié sur un banc




Cette histoire vraie lue il y a quelques mois dans mon quotidien local m’a émue . Un homme avait écrit un livre pour parler se sa vie pensant que le sens qu’il y avait trouvé pouvait rencontrer un écho. Il en avait fait imprimer un certaine quantité mais malheureusement ce
livre était resté dans les cartons, car pas un seul exemplaire ne s’était vendu.


L’auteur de ce livre n’est plus de ce monde. “Les écrits restent” dit le proverbe. Pour lui rendre hommage, sa famille a choisi de faire vivre son livre. Sortis des cartons, ils sont posés ça et là , oubliés sur une chaise de parc sur la banquette d’un bus, dans la salle d’attente d’une gare, à côté d’un téléphone public , sur la plage peut-être ou encore dans un café...
Un livre d’un auteur inconnu devient-il plus précieux dès le moment où il est semble n’être là que par les vertus du hasard ?


Lorsqu’un livre est offert gratuitement, il n’est pas toujours lu, car les gens qui le reçoivent ne l’ont pas choisi. Un livre trouvé n’est pas n’importe quel livre gratuit. La personne qui le découvre et le garde se demande si elle en a le droit et s’il n’a pas été oublié par quelqu’un qui n’a peut- être même pas fini de le lire. En l’emportant , elle a presque l’impression de le voler. Les conditions sont alors réunies pour exciter sa curiosité et la magie a quelques chances de produire son effet.


Si je trouvais un bouquin abandonné sur un banc au moment de m’asseoir , je regarderais s’il n’y a pas d’autre banc libre un peu plus loin. A cause du livre, je considérerais que le banc est occupé. Faute de place ailleurs, je finirais par m’asseoir à côté du livre que je feuilletterais par
curiosité j’y verrais peut-être un signe du destin et me dirais que ma rencontre avec ce livre a peut être un sens. L’auteur m’étant inconnu, j’entrerais donc par effraction dans une histoire dont je ne saurais absolument rien.


Si ma première impression ne me donnait pas envie de poursuivre cette lecture, je laisserais ce livre sur le banc me disant qu’il fera peut être le bonheur de quelqu’un d’autre un sans abri peut-être, heureux de tuer le temps en passant quelques heures avec un auteur aussi seul que lui lorsqu’il a découvert que son livre n’intéressait personne.


Ce livre déposé au gré du hasard par les proches de l’auteur aura peut-être l’avantage de donner une contenance à une femme éconduite par un amoureux volage manquant son rendez-vous. Absorbée par la lecture du livre providentiel, elle pourra rester un long moment sans regarder sa montre étirant ainsi jusqu'à l’évidence, la prise de conscience
redoutée.


Mais ce livre oublié pourra être aussi trouvé par quelqu’un, qui contre toute attente s’y reconnaîtra , y retrouvera sa propre histoire, aura l’impression d’en connaître l’auteur et ne se sentira plus tout à fait le même en le refermant.


Et peut-être la chance passera t-elle par là, le livre tombant entre les mains d’une personne en mesure d’ en amplifier la diffusion...


Si à travers ce beau geste de sa famille, le rêve survit à son auteur, ceci ne signifie-t-il pas qu’au delà de l’objet négligemment oublié ce livre, a aussi une existence spirituelle ? N’était-ce pas là, sa première vocation ?





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Commentaires

  • Carl

    J'aime beaucoup tes poèmes. N'as-tu jamais pensé à demander à un musicien de les mettre en musique ?
    Pourquoi Motzart est-il mort né ? Nous sommes en plein été .Une initiative a besoin de temps pour s'imposer. As tu relayé l'info par facebook ?
    Ce que tu écris et sur le fait de sourire à la vie me fai justement t penser à ce que je viens d'écrire sur un de mes blogs :"Vive le vie et la création" :
  • A propos de sortir les manuscrits des tiroirs, il y a de bonnes et de moins bonnes surprises.
    Un auteur ne se fait pas en un jour et si certains premiers romans sont parfois des coups de maître, je n'ai pas été également convaincue par ce que j'ai retrouvé de moi . Un de mes romans est trop englué dans la pesanteur du quotidien pour être publié.
    Mon recueil de six pièces de théâtre écrites entre 1983 et 1985 fait ressortir deux pièces que je publierai à part :les quatre autres étant plus conventionnelles, ou tenant plus du tatônnementou encore dans l'esprit café théâtre.
    De toute façon que ce soient les oeuvres de jeunesse ou celles qui sont plus matures, je n'ai pas vu le moment où un éditeur me publierait.
    je m'y attelle donc mais l'auto édfition de va pas pour autant me faire harceler les gens pour qu'ils achètent mes textes. Je pense seimplment qu'une fois publiée ma littérature sera juste un tout petit peu plus vsible que sur des feuilles dactylographiées jaunies sentant le renfermé. il ya peut-être de la poésie dans ces manuscrits (que je ne jette pas , bienqu'ils soient à présent sur disque dur ) , mais je crois que lorsque l'on a passé sa vie à écrire, il faut que ces textes sortent ne serait-ce que pour exister à la BNF.
    Tu devrais songer à publier ces textes CARL
  • Moi j'ai choisi d'auto éditer (est-ce un vrai choix ?) ce qui n'est pas évident sans moyens financiers. J'ai ressorti tous mes manuscrits dont certains sont jaunis et à moitié effacés ( 25 ans déjà) ressuscités grâce à un logiciel qui numérise des pages dactylographiée. Tout sera donc édité ( à l'exception d'un premier roman trop brouillon) mais ceci ne signifie nullement que ces livres seront lus.
    Un jour peut-être....
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