Phoenix aimait relever les défis.
C’était l’histoire de toute sa vie : sa naissance malgré qu’on ne voulait pas d’elle… Sa survie alors, qu’à cette époque la médecine lui prédisait un avenir plus que précaire et, à tout le moins, peu confortable… Dépasser les limites territoriales permises en s’asseyant tout simplement derrière les piquets repères… Se marier pour être enfin libre… Parvenir à faire cohabiter l’eau et le feu et ne faire plus qu’un avec son être d’exception…
Même les nombreux animaux improbables qui avaient partagé son existence s’étaient merveilleusement entendus : Jimmy, le hérisson qui prenait le « taxi Youcky », le groenendael en s’agrippant à sa queue… Malika, le furet qui faisait des bisous aux cobayes… Na Nouh, la pékinoise qui a toujours ignoré qu’elle n’était pas un chat… Blub, la moule qu’elle avait sauvé du carnage… D’innombrables grenouilles et lézards… Une tourterelle… Des dizaines d’oiseaux qu’elle aurait préféré voir voler dans la nature…
Elle avait toujours eu un don avec les animaux… Ils lui rendaient bien l’amour qu’elle leur donnait…
Ce n’était pas toujours le cas des humains…
Elle n’avait pourtant jamais baissé les bras et dépensé toute son énergie pour être aimée d’eux… En vain pour certains.
On lui avait appris à se battre… Avec tout ce qui pouvait se mouvoir : pieds, poings, genoux… Même avec ses forces chancelantes, elle devrait encore être capable d’étaler un adversaire animé de mauvaises intentions…
Mais jamais à aimer… Elle était pourtant sa pire ennemie : à chaque fois qu’un possible amoureux s’approchait d’elle, elle commençait à devenir agressive… Ou trop hautaine, voire glaciale… Ca en avait déjà refroidi plus d’un…
Elle n’avait pas eu à se battre pour conquérir son être d’exception… Il s’était donné à elle corps et âme… Mais il fallait qu’elle continue de se battre pour reconquérir l’amour de Merlin…
S’il n’était pas en danger avec Mélodia, elle lui aurait souhaité tout le bonheur du monde…
Si elle ignorait encore que la fée était la complice de Viviane, elle sentait que, rien chez elle n’était naturel… Il fallait donc qu’elle ouvre les yeux de Merlin. Mais très adroitement, sinon, il se braquerait en pensant que tout cela n’était que pure jalousie…
Elle devait impérativement amener Melodia à commettre une erreur qui lui mettrait la puce à l’oreille. Mais ce n’était pas gagné d’avance : un homme amoureux est souvent aveugle…
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