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Le chemin des habitudes

Au sortir du berceau on m’a appris à manier les armes ! Je ne l’avais pas demandé, on m’avait convié. L’entrée en matière fut des plus pénibles car l’esprit engourdi doit être secoué ! Mais l’homme s’adapte à tout. Même ce cadre là il finit par l’épouser. De par nature sportive et éveillée je fus vite performant.
Les armes on finit par ne plus les voir en leur essence première, comme tout le reste. On les manipule, les entretient, les range avec soin car elles coûtent cher, bref comme des outils de jardinier ! On s’habitue à elles, dirait-on. Comme un paysage, un jardin présent à nos yeux, chaque jour devient un lieu commun. Tenez, celui qui vit en ville au bord d’une avenue sans cesse fréquentée, bruyante et polluée, il finit par l’adopter, la faire sienne, y humer l’air vicié au point de ne plus jamais humer une rose avec délectation. La campagne pour le citadin c’est le recul du progrès, c’est le monde des bouseux, des illettrés, des ” sans-dents”- parole d’élite ! - Mais ces bouseux là, si proches des valeurs essentielles, fuient les passages cloutés, les feux tricolores, la pollution, l’énervement des gens ” instruits” et se demandent surtout où va le monde, sujet pour eux, à des modes ridicules, à des illusions farfelues dénuées de bon sens qui les confortent, ces ” non-instruits” à penser que cela ne pourra durer ?

J’ai un vague souvenir des armes. Elles sont le triste sort des hommes qui s’habituent à tout !

Pensée du jour
09/06/2018

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Commentaires

  • Bonjour mon ami. Merci pour cette belle analyse sur le fond de l'habitude.Même si le plein bonheur d'exister ne fait pas bon ménage avec l'habitude, cette dernière présente en soi un certain confort. Allez supprimer l'appareil à café à la pause de l'usine, le geste mécanique à produire des boulons quand l'esprit s'évade pendant ce temps,  plus près de nous l'utilisation du portable, de la tablette, de la rabacheuse télévision qui nous conduit au magasin ...Et vivre sans crédit est-ce une bonne habitude ?
    Pour revenir au service militaire. Mon camarade de chambrée préparait HEC. Originaire d'une famille d'entrepreneurs, il aimait le golf et avait une sainte horreur des activités militaires. Dans la poche de son treillis il gardait ses couverts en argent et lorsque nous marchions au pas on l'entendait de loin ! Il partait rarement en permission car le capitaine à chaque revue lui trouvait un cheveu qui coinçait. Les marches étaient des galères, il fallait le soulager de son paquetage ou de son fusil. Son plaisir était de s'isoler en salle d'instruction et poursuivre ses études. Puis il fut naturellement proposé à être gradé, chose qu'il accepta sans enthousiasme. A l'issue de l'année je l'ai trouvé perplexe. Je suis tombé en bas de ma chaise quand il m'a déclaré vouloir rester dans l'armée. Il était tombé amoureux de la salle d'instruction où il y était bien tranquille ! Là je me suis dit qu'on pouvait faire de n'importe qui n'importe quoi à condition d'y mettre le temps et les moyens !

    Merci encore Gil pour votre brillante réflexion sur l'habitude. Amités, gilbert.

  • Bonjour Gilbert,

     

    Je ne suis pas du tout persuadé que les gens s’habituent à tout. En tout cas, il me paraît évident qu’il convient de distinguer dans ce que nous faisons, ce qui est nécessaire, ce qui est contraint et ce qui est plaisant de faire que ce soit utile ou pas. J’ajouterai qu’il n’y a pas la même proportion de choses faites par nécessité, par contrainte, et par choix tout au long d’une vie, d’un individu à un autre. Il me paraît évident aussi que toute vie est marquée par un nombre indéterminé de ruptures qui s’imposent ou qu’on ose et qui modifient de façon considérable à la fois notre statut social, notre condition et nos actions. Et par ailleurs je considère qu’aujourd’hui il est de plus en plus difficile, improbable d’avoir des habitudes et d’en faire des choses qui apportent du confort, de la tranquillité, de la sérénité, de la sociabilité bienfaisante.

    Bien sûr, il faudrait plus d’un exemple pour que je puisse appuyer ce que je pense de la complexité de chaque vie humaine avec des phases de stabilité, des phases de grand chambardement, des phases de métamorphose. C’est d’ailleurs un projet que j’ai depuis quelques années mais je ne sais si j’aurais le courage, la ténacité et le temps pour le mener à bien.

    Je reviendrais peut-être pour vous donner mon point de vue sur ce que vous évoquez de la vie en milieu citadin et en milieu rural, des opinions qu’on s’en fait et qui pour vous ne sont pas justifiées.

     

    Bonne journée. Amitiés. Gil

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