Il était arrivé un matin de septembre: la vie de chat de ferme ne lui convenait pas. Il voulait un foyer, des câlins, quelqu' un avec qui parler le soir au coin du feu, des genoux sur lesquels faire la sieste.
La vieille dame l' avait nourri, il était un peu maigre; ils s'étaient regardés, apprivoisés, aimés.
Le chat était intelligent, il avait très vite compris que devenir un chat de maison impliquait quelques compromis comme apprendre la politesse et ne pas monter sur la table.
La vieille dame n' était plus seule: quand roulé en boule sur ses genoux ou le ventre offert à ses caresses il ronronnait, elle oubliait sa retraite trop mince, ses enfants trop loins, la solitude, le silence de ses jours. Elle parlait, le chat répondait: des oreilles, de la queue, de la voix, du regard et la vieille dame s'émerveillait de tant d' amour dans ses yeux.
Le chat bien sûr menait aussi sa vie de chat tout comme la vieille dame menait sa vie de vieille dame. Il partait en visite un jour ou deux puis fidèlement revenait tout frétillant et affamé.
Il est parti comme cela un jour de décembre, le 12 pour être exact, et il n' est pas revenu.
La vieille dame comptait les jours. Au bout d'une petite semaine, prise de panique, elle a commencé à innonder les villages voisins, les fermes, tous les allentours d' affichettes amoureusement confectionnées. Tous les soirs pendant une heure ou deux, elle faisait les chemins et routes des alentours en appelant. Toutes les nuits elle entendait le chat dans son sommeil, il appelait à l'aide - puis il s' est tu.
Blessé par un piège, le chat à désespérément essayé de regagner son domicile, il a lutté, lutté, lutté ...
Commentaires
Oh c'est vraiment triste ! Et si il y avait une suite heureuse ? Merci pour ce partage. NINA