Et voilà les boules qui continuent, vertes, rouges, bleues, comme si elles facilitaient l’appétit ! Et cet enclos de bois perché en hauteur qui se refermait avec une trappe d’où je ne pouvais m’échapper, condamné à boire et à manger : une chaise à bébé. A cinq ans,comme je suis petit et peu gros ma mère m’y engouffre quand même et je lui fais comprendre en me tortillant que le temps est venu de me laisser courir seul et qu’elle n’avait pas de crainte à avoir. Ah les mamans, ce quelles sont peureuses et précautionneuses avec leurs bavoirs et leurs recommandations ! Je suis placé près du cellier, ainsi quand elle descend elle peut jeter un oeil vers le haut et s’assurer que je ne me sauve pas. Elle sait que je fais tout pour sortir de cette mangeoire-prison. Je ne suis pas un cheval attaché à l’écurie mais je rue gentiment et j’aimerais aller au cellier voir ce qu’elle y fait. Et puis je l’avoue je n’aimerais pas qu’on lui fît du mal. L’ombre sombre, les histoires de chevaliers avec des épées, pour peu qu’il y en ait un caché sous les marches de l’escalier, les pas gravés dessus, iraient-ils encore se cacher là ? Alors j’ai brutalement une peur qui me vient. Enfermé dans ma geôle, près des douves du château, je ne perçois aucun bruit, aucun froissement, que fait-elle ? Je me penche pour scruter le trou sombre où rien ne bouge. Soudain l ‘édifice où je perche tout en hauteur bascule et je suis projeté comme un boulet par une catapulte. J’atterris la tête en avant sur la terre. Je ne vois rien, ne devine rien, pas de soldats mais l’odeur moite et froide du sol. J’entends crier très fort. Des nuages lumineux me viennent à la tête et je ne sens rien qui me fasse mal, au contraire, c’est comme une histoire avant de s’endormir. Pendant la chute j’ai eu peur, mes yeux sont devenus gros. Maintenant je vois ma mère tout près, pourtant il fait noir ici. Elle me prend dans ses bras, son visage est mouillé, elle mouille le mien et crie du fond de ce trou que je n’irai plus jamais dans la chaise à manger. A cet instant je suis content en espérant que pour me débarrasser du bavoir ce serait moins douloureux.
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Poème sur la mort, prière amérindienne magnifique, à lire si vous vous sentez mal suite à la perte d'un être cher.
Publié(e) par Dominique Prime le 15 juillet 2012 à 10:27
De l’art d’être malheureux dans « Capitale de la douleur »
Publié(e) par Robert Paul le 25 août 2012 à 11:30
1984: "La guerre c'est la paix. La Liberté c'est l'esclavage. L' ignorance c'est la force."
Publié(e) par Robert Paul le 3 novembre 2013 à 1:30
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Commentaires
Une histoire à suivre......au fil du temps...chapitre après chapitre, pas trop long.....ce qui m'arrange, je n'aime pas lire de trop long texte!! Merci Gilbert, en attendant la suite.....:-)
Bonne soirée.
Amitiés.
Adyne
Un plaisir de lire ces épisodes, ma mémoire s'ouvre sur toutes les péripéties de mon enfance.