C’est en 1943 que Mauriac publie clandestinement sous le pseudonyme de Forez "Le cahier noir" qui se rattache à la période pendant laquelle Mauriac collabora à la presse clandestine et adhéra au Front National des Ecrivains. Par de violentes attaques, l'auteur condamna l'attitude du maréchal Pétain et des Français qui acceptèrent de composer avec l'ennemi: "Et seriez-vous de bonne foi, l'Histoire vous accusera d'avoir servi la vengeance de vos maîtres." Entre le peuple opprimé et le spectre de l'horreur et de la mort, il interposa les paroles d'amour et d'espoir. Il déclara que la guerre ne doit pas devenir une occasion pour fuir ses responsabilités ou pactiser avec l'ennemi. Au contraire, il faut plonger dans la mêlée et tenir jusqu'à la victoire: "Nous sommes de ceux qui croient que l'homme échappe à la loi de l'entre-dévorement, et non seulement qu'il y échappe, mais que toute sa dignité tient dans la résistance qu'il lui oppose de tout son coeur et de tout son esprit." De tels propos firent courir de grands risques à son auteur qui, retiré dans sa propriété de Malagar, près de Bordeaux, dut fuir pendant quelques heures à pied, dans la campagne, pour ne pas être arrêté. Tant pendant qu'après la seconde guerre mondiale, "Le cahier noir" a valu à Mauriac l'admiration de nombreux intellectuels.
Il y a de vieux livres que je caresse encore.
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