Une petite fille mélancolique,
toute seule sur un banc dans un jardin public,
regarde l'enfance d'en face, privilégiée,
insouciante et comblée, dont les yeux
sont rieurs et les bouches remplies
de mots sucrés, de petits beurres.
Une petite fille mélancolique,
toute seule dans un parc plein de fleurs,
regarde les jolies mères d'en face, attentives,
attendries et joyeuses, dont les regards
sont protecteurs et les gestes emprunts
de grâce, d'infinitude.
Une petite fille mélancolique,
toute seule auprès d'un sein qui se déploie, se donne,
d'une mère plus grande qu'un jardin,
dont les bras confortables et laiteux
portent un bouton d'enfance,
une continuité d'elle, toute neuve.
Une petite fille mélancolique,
toute seule jusqu'au soir tombé,
se souvient d'une mère, toute à elle,
dans l'immensément bleu montée,
qui ne cesse dans sa tête de pousser,
de grandir, à l'instar d'une rose sombre !
Puisse-t-elle un jour devenir claire ?
NINA
Commentaires
Je te souhaite une agréable et belle soirée Béatrice. Je t'embrasse. Amicalement. NINA