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La grimace, d'Heinrich Böll

Tout aspirant écrivain devrait connaître ce roman. Il ne faut pas s’arrêter au sujet en lui-même : les démêlés sentimentalo-religieux d’un clown alcoolique dans la République Fédérale du début des années soixante... N’importe quel écrivain, même très doué, se casserait le nez avec une histoire pareille.


Pourquoi la réussite de Böll est-elle éclatante ? Parce qu’il a réussi un tour de force : emprisonner le temps dans une très petite boucle à l’intérieur de laquelle il se déploie pourtant avec une ampleur ahurissante.


Au début du roman, Hans Schnier, le clown, personnage principal et narrateur, débarque à la gare après une tournée calamiteuse et fortement alcoolisée. Il rejoint son appartement et y passe un certain temps (mais très certainement moins d’une journée), durant lequel il se livre à une « soûlographie puérile » (sic), après quoi nous le retrouvons à la fin du livre sur les marches de la gare.


C’est un intermède très bref, en termes de durée « réelle » cela ne peut pas compter plus de quelques heures, mais dans le même temps Böll utilise les souvenirs de Schnier ainsi que des dialogues téléphoniques ou directs avec des proches ou sa famille pour nous faire revivre les sept dernières années de la vie de Schnier et les vingt dernières années de l’histoire allemande.


En termes de maîtrise de l’écoulement du temps dans un cadre narratif relativement resserré (La Grimace est plutôt un mince volume comparé à des pavetons bölliens comme Portrait de Groupe avec Dame ou Les Deux Sacrements), c’est d’une précision quasi sans faille, très allemande en somme.

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