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La grammaire de l'amour

"Si la passion a cédé sous le poids des obstacles, si le désir a consenti à rebrousser chemin, si l’amour a accepté de se taire, je ne peux me défaire de cette affection pour lui, à la lisière d’un monde où tout redevient possible.

Précieusement consignés, les écrits gardent leur force émotionnelle, mais sont-ils toujours vrais ? Que signifient des mots d’amours protégés du temps qui pourtant en a décidé autrement ?

Les mots d’amour prononcés, chuchotés, criés, portés par des caresses, glissés dans l’étreinte des corps qui dansent et fusionnent sur leur musique avant de les laisser s’échapper, oui ces mots peut-être s’envolent quand l’amour n’est plus là. Ils s’enfuient pour se poser sur d’autres lèvres, faire trembler d’autres voix. Ces mots circulent d’une personne à l’autre et parcourent la Terre. Ce sont les mêmes mots, quelle que soit la langue dans laquelle ils se manifestent. Ils ne disent qu’une seule chose, c’est que nous sommes venus au monde pour aimer.

Mais comment ne pas trembler devant des écrits qui parlent d’amour en ayant peur de le nommer, qui en dessinent les contours, en expriment la fébrilité jusque dans les fautes traduisant l’élan plus que la précipitation ?

A-t-on vraiment envie de se relire lorsque l’écriture est une passerelle vers l’être aimé ? A-t-on envie de changer un accent, un accord ? S’encombre-t-on d’un mot manquant, d’une coquille forcément vide quand le désir frappe plus fort que les doigts sur les lettres du clavier ? L’Autre ne corrigera-t-il pas les défaillances avec le souffle de son âme ? La grammaire de l’amour invente ses propres règles que seuls les amoureux sont en mesure de reconnaître.

J’ai retrouvé l’essence de cette précipitation en relisant cette correspondance sauvée de ma rage d’effacer une promesse égarée. Je l'avais préservée malgré moi comme un défi lancé aux impossibilités.

À présent, je relis ses mots, leur retenue cachant mal son émotion, je retrouve aussi les frémissements d’une femme qui ne s’attendait plus à vivre pareille passion.Tout est si vrai que ces mots sont des étoiles qu’il ne resterait qu’à suivre, même si les tourments qui les accompagnent annoncent une saison de larmes.

Deux ans pourtant se sont écoulés. La vérité d’un instant ne peut ressusciter lorsqu’elle a subi les foudres de la lucidité.

"Extrait de mon livre ": L'être aimé invisible"

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Commentaires

  • Il est vrai que " la Toile "est inspirée de la même histoire. J'ai écrit cette pièce dans un état fébrile au plus fort de ma passion en 2007 , ce que je n'avais jamais fait pour mes autres pièces qui ne disent rien de moi.

    Bien entendu les personnages de cette pièce sont imaginaires et la situation inventée mais certaines répliques du personnage appelé Catharsis sont très proches de mon ressenti du moment. Ne serait-ce que pour ce qu'elle m'a inspiré, cette histoire méritait d'être vécue telle quelle , malgré ses manques.
  • Bonjour Roseline

    Je te remercie pour tes impressions sur ce livre. Elles me sont précieuses.Il m'a fallu boucler" l'être aimé invisible"pour ne plus être tentée d'y revenir ou de vivre en roman, ce que je ne pouvais pas vivre dans le réel.
    Ce ne serait pas sain pour mon entourage, pour ma famille qui a besoin de moi et vu qu'il n'y a pas vraiment de quoi m'illusionner, il faut parfois mettre un point final;

    Dans les faits,ce n'est pas si simple. je sais qu'il reste de part et d'autre des traces de ces échanges que nous avons pu avoir.
    Pour ce qui est de ce rendez-vous, il n'y a jamais rien eu de précis.. A part au tout début quand nous voir n'était vraiment pas possible, il ne me l'a jamais proposé. Trop de peurs et d'obstacles à vaincre de part et d'autre
    Ma vie est très compliquée : je viens si rarement à Paris... la dernière fois c'était en 2007 et je n'étais pas seule...
    Il ne nous reste q'un lien virtuel à travers des échanges, de temps en temps ,sur des blogs. c'est toujours informel mais je sais que quelque part, ce que j'exprime a de l'importance pour lui et la réciproque est également vraie.
    Je ne sais si l'amitié peut sauver l'amour...Tant que ça reste virtuel. ..
    Pourtant il y a eu entre nous un échange d'âme à âme. c'est pourquoi ce lien existe au delà des mots et des échanges passés ou à venir.
    Je ne sais si je n'ai été sensible qu'aux mots que je voulais entendre. Nos échanges n'étaient pas "fleur bleue "et souvent ils étaient très tendus.
    Ce n'est pas quelqu'un qui dit " je t'aime"....Mais peut-être n'avais-je pas besoin d'entendre quelqu'un me dire " je t'aime". J'ai cette chance dans ma vie quotidienne. C'est sans doute la confrontation qui me faisait vibrer ,une sorte d'épreuve initiatique et je crois qu'elle m'a beaucoup apporté.
    Merci encore
  • Bonjour

    "L'être aimé invisible"n'est pas vraiment une histoire comme peut l'être un roman. J'ai longtemps cru que je pourrais faire de cette histoire, un roman, utiliser notre corespondance si dense pour l'écrire. Ce qui m'a retenu de le faire ,est que ce sentiment éprouvé avait jeté le trouble dans mon couple réel qui a failli casser à ce moment là et que je n'ai pas eu la force de revivre (le temps de l'écriture du livre ) cette histoire qui finissait par m'obséder.
    D'autre part, je ne voulais pas utiliser des éléments trop précis de la vie de cet homme et le personnage fictif que j'ai tenté d'inventer me paraissait bien fade par rapport à lui.
    Il écrivait trop bien. Il aurait fallu publier nos échanges tel quelset je ne le pouvais pas par respect pour mon conjoint.
    J'ai donc rassemblé dans" l'être aimé invisible "des bribes de mes lettres , accessoirement des poèmes, des notes de blogsqui avaient rencontré un certain écho , tous ces moments où son absence a révélé une quête plus mystique qui se confondait avec mon amour pour lui.C'e sont ces relations entre l'absence d'un être aimé et l'appel métaphysique que j'effleure à travers ce livre.

    J'avais besoin de ce livre un peu comme une libération pour pouvoir passer à autre chose. Mais hier quand j'ai voulu lui écrire un mot d'adieu, il m'a écrit que les adieux étaient impossibles et m'a dit " a très bientôt".

    Je ne souhaite pourtant pas poursuivre cette relation imaginaire, parallèle à ma vraie vie comme le personnage interprété par Merry Streep dans le très beau film de Clint Eastwood " La route de Madison" .

    Je sais que tôt ou tard des bribes de cette histoire viendront dans d'autres romans, des interrogations sur l'amour, le vieillissement parce qu' l'on n'en n'a jamais fini avec l'amour.

  • Ce style de passion, ça fait du bien quand elle s'arrête mais quelle chance d'avoir pu l'éprouver !
  • La grammaire de l'amour? Elle brûle au feu de la passion quand nous sommes tous poètes et que cela nous exalte de voir écrit, noir sur blanc, que l'on aime et que l'on est aimé. L'amour donne du génie mais aussi de la volatilité. Le mots sont haut placés, dans le septième ciel, loin d'une grammaire scolaire, conformiste, terre à terre. Mis il faut bien passer par les mots. et, à force, ils perdent de leur élan, retrouvent peu à peu leur banalité et viennent douloureusement s'écraser sur la personne que l'on aimait tant. Et il faut retourner au travail (que l'on n'avait jamais quitté mais que l'on exerçait la tête dans les nuages), il faut aller faire les courses et barrer au fur cet à mesure les mots : un filet d'oranges, trois steaks hachés, une boîte de riz Oncle Ben's en sachets... Il faut pousser la charrette, il faut pousser pour tout, se faire mal pour vivre. Tout est lourd. Parler devient pénible, écrire devient une corvée que l'on réduit au strict minimum. On en finit même par vérifier son ortographe.
  • Merci pour ces commentaires et contributions. Pus que jamais la "grammaire de l'amour "semble universelle.C'est aussi elle qui féconde l'art sous toutes ses formes
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