J’aime tant l’été,
ces journées infinies, rafraichissantes et chaudes,
palpitantes, libres,
ces nuits raccourcies, blondes,
parfumées du corps de la terre,
dilatées, découvertes mais secrètes.
L’infatigabilité du soleil rouge et or, fort,
presque posé au sol,
l’échancrure de ces corsages blancs
sur les peaux métissées,
cette grâce audacieuse, innée.
Cette bouche pulpeuse, carmin ou nue,
silencieuse, à l’instar de la vôtre,
cette nuque masculine, vertigineuse et claire,
que mes longs doigts taquinent,
cette nudité de tout.
J’aime tant l’été,
cette enfance robinsonne,
le temps d’une chanson,
d’un « un, deux, trois, soleil »,
d’une balade près de l’eau.
Cette luxuriante rousseur,
dénattée et dénouée, longue,
à l’apogée de sa féminité,
les rubans verts et blancs sur l’herbe abandonnés.
L’adolescence,
enfin son crépuscule,
trouble sa transparence.
l’envolée patiente d’une abeille,
non loin d’un rosier muet car endormi ;
son bourdonnement berçant.
J’aime l’été.
Commentaires