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L'impasse

Obéir ou maîtriser son destin, voilà la question qui nous est rapidement posée. Elle est évidemment cruciale puisqu’elle déterminera un par un la suite de tous les évènements qui jalonneront notre vie. Ce qui vient à l’esprit tout de suite c’est que le bonheur ne peut se loger ni dans l’obéissance aveugle ni dans la maîtrise d’un destin forgé par soi-même comme un navire que l’on construirait pour affronter la mer le jour de son achèvement mais qu’il faut utiliser en cours de construction pour naviguer sur elle quand la solitude, les vagues, les tempêtes chavirent le frêle esquif à tout instant.

Chacun sait ce que  “sortir des clous ” veut dire ! Comme notre existence commence par notre garde-manger, que sans lui il n’est de possible littérature, et qu’il faut l’approvisionner sans cesse, partir seul et avec peu de moyens à la conquête de sa subsistance première relève d’une folie sans nulle pareille. Combien sont-ils aujourd’hui, ceux qui privés de cette obéissance miraculeuse jadis enfouie principalement dans les usines ou les mines là où la mort semblait si douce à l’idée qu’elle avait été gagnée à la sueur de son front, à devoir lui tourner le dos tant elle ne représentait plus l’Eldorado des souffrances acceptées ? Voilà qu’il faut aujourd’hui prendre son baluchon non plus pour ” pointer sa journée ” et accomplir des gestes toujours les mêmes avec en prime l’esprit libre de vagabonder mais seul sur la route se demander chaque instant quelle profonde qualité l’on va pouvoir vendre à l’autre et quelle qualité meilleure que toutes les autres aura la chance de vaincre dans la compétition que l’on nous impose maintenant.

Il faut du courage, certes, mais outre le talent profond en lequel il nous faut désormais croire il faut aussi en avoir d’autres. Pas des moindres je vous prie car celui qui ne sait pas compter, anticiper, discerner, gérer sa santé physique, mentale et morale, cultiver sa sociabilité et sa socialisation, bricoler dans sa maison, aider aux devoirs des enfants, quitter sa maison, son clocher ou sa patrie a bien du souci à se faire !
L’obéissance est un désarroi, la liberté en est un autre de par sa complexité. Le choix entre l’un et l’autre nous conduit nécessairement à une impasse. Je vous laisse l’embarras du choix.

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Commentaires

  • Bonjour Gilbert

    Après avoir lu votre texte, votre discours montre que le monde où nous vivons change et que l’homme pour survivre n’a qu’un choix : bouger, se déplacer, réagir et résister à ce nouvel environnement hostile. Il lui est interdit de rester immobile comme dans le passé où une vie entière consacrée à un seul travail permettait de vivre et de mourir dignement.

    L’époque n’est plus à cet engourdissement qu’ont vécu nos parents ou nos grands-parents et que pour  émerger, subsister,  il faut beaucoup de talent et de chance aussi.

    Le choix est difficile.  L’obéissance au risque de mourir étouffé ou la liberté qui peut nous abattre de tant de félonie.

    Reste à trouver notre quête de bonheur dans ce monde même si nous devons le réinventer chaque jour. Rêver un impossible rêve, aimer jusqu’à la déchirure, suivre l’étoile (Brel)

    Je vous souhaite une excellente journée

    Amicalement
    Josette

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